Alors qu’il concentrait ses attaques sur l’âge et l’état de santé de Joe Biden, le candidat républicain doit changer de stratégie face à sa nouvelle adversaire, qui a réussi son entrée en campagne.
« La course n’est plus la même. » Ce constat est signé Corey Lewandowski, conseiller de longue date de Donald Trump, auprès de Reuters. Le candidat républicain doit désormais battre Kamala Harris pour remporter l’élection présidentielle américaine, le 5 novembre. La vice-présidente a pris la relève de Joe Biden, 81 ans, qui s’est retiré de la course fin juillet après des semaines de polémiques autour de son âge et de ses capacités physiques et mentales. Kamala Harris doit être officiellement adoubée par son camp lors de la convention du Parti démocrate, qui débute lundi 19 août à Chicago (Etat de l’Illinois).
Pour les républicains, l’heure est à la mise en place d’une nouvelle stratégie… à trois mois du scrutin. « Ils ont préparé une campagne contre Joe Biden, tout a explosé. Qui peut monter en cent jours une autre campagne présidentielle performante ? », s’interroge Steven Ekovich, professeur de sciences politiques à l’American University of Paris. Le retrait de Joe Biden était pourtant envisagé depuis mai, comme le montre une note interne de l’équipe de campagne républicaine consultée par Reuters. Mais la stratégie à adopter dans le cas où Kamala Harris prendrait le relais n’était pas détaillée.
Les républicain ont « construit leur campagne autour de l’âge de Joe Biden, son acuité mentale et son aptitude à la fonction », rappelait le 22 juillet la journaliste Caitlin Huey-Burns sur CBS. Maintenant que Kamala Harris, 59 ans, représente le camp démocrate, « c’est Donald Trump, 78 ans, qui est le bonhomme âgé », souligne Steven Ekovich.
« Il donne l’impression d’être perdu »
En outre, la campagne de la vice-présidente, accompagnée de son colistier Tim Walz, commence bien. Leur tournée du pays début août a rassemblé entre 10 000 et 15 000 personnes par meeting, selon l’équipe de campagne démocrate. Cette dernière précise par ailleurs que Kamala Harris a récolté 310 millions de dollars de fonds en juillet (282 millions d’euros) – deux fois plus que Donald Trump le même mois – et cumule 385 millions de vues sur Tik Tok en 20 jours, soit plus du double que Joe Biden en cinq mois, d’après CNN.
Cet engouement se confirme dans les sondages, qui la placent devant Donald Trump dans les Etats clés du Wisconsin, du Michigan et de la Pennsylvanie. Au niveau national, la candidate démocrate est créditée à 49% des voix, quand son rival républicain en réunit 47%, selon la moyenne des sondages calculée et publiée par le New York Times.