Le manque de capacité des refuges en France a conduit à un refus alarmant de près de 40.000 prises en charge de chiens et chats abandonnés, selon un rapport publié par la Société Protectrice des Animaux (SPA) et la fondation du fabricant de croquettes Affinity (Ultima). Ce bilan, basé sur les données d’environ 800 associations, a été divulgué jeudi, mettant en lumière une situation critique au sein des refuges, qui ont atteint un total de 8.268 habitants au 30 juin, contre 7.983 à la même période l’année précédente, rapporte TopTribune.
Plus précisément, ce refus a touché environ 19.700 chats et 18.500 chiens, une chiffre qui pourrait être sous-estimé en raison du « périmètre restreint » de l’étude. Le rapport souligne que « beaucoup d’associations sont confrontées quotidiennement à la nécessité de refuser ou de différer des prises en charge ». Cela engendre non seulement une incertitude quant au destin des animaux non pris en charge, mais aussi une détresse pour le personnel qui doit faire face à cette situation difficile.
Les chiens plus à risque de refus que les chats
Proportionnellement, les chiens abandonnés courent un plus grand risque de se retrouver sans solution que les chats, car les capacités des structures pour accueillir les chiens sont moindres, précise le rapport. Au sein de l’échantillon interrogé, plus de 108.000 animaux ont été pris en charge, dont 77 % étaient des chats.
Environ 30 % des chiens et la moitié des chats accueillis étaient des animaux errants. Il est également noté que le profil type des animaux recueillis montre que, pour les chiens, il s’agit principalement de croisés, de taille moyenne ou grande et de sexe adulte, tandis que les chats pris en charge sont généralement plus jeunes.
Cette problématique alarmante est exacerbée par la inflation croissante qui impacte le budget des propriétaires d’animaux. La SPA évoque que la difficulté de prendre soin de leurs animaux, surtout en matière de coût de la nourriture et des soins, est la principale raison avancée par les propriétaires pour abandonner leurs compagnons. Les refuges ont donc de plus en plus de mal à remplir leur mission de protection animale, alors que la video campagne lancée par la SPA « adopter un animal sans réfléchir, c’est le condamner à l’abandon » cherche à sensibiliser le public sur cette question.
La France a donc intensifié les contrôles ciblés sur le bien-être animal à l’approche de l’été, période durant laquelle le nombre d’abandons augmente. Les contrôles d’été, initiés par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), seront menés jusqu’à la fin septembre avec l’objectif d’assurer le respect de la législation sur le bien-être animal et de protéger les vacanciers.
Face à cette montée des abandons, des organismes tels que la SPA font appel à la générosité du grand public pour soutenir leurs efforts, rappelant que toute donation est cruciale pour nourrir et soigner les animaux en attente d’une famille. Dans un contexte où les abandons pourraient atteindre des chiffres records si aucune action n’est entreprise, les recommandations de la SPA visent à inciter les potentiels adoptants à se montrer responsables dans leur choix d’adoption.
Des solutions à court et long terme doivent être mises en place pour résoudre cette problématique des abandons d’animaux. Des formations et des ressources pour les futurs propriétaires d’animaux devraient être renforcées afin de s’assurer qu’ils sont pleinement conscients des responsabilités médias qu’ils engagent. Parler des conditions d’adoption, des coûts liés et proposer des alternatives pour les familles en difficulté pourraient réduire significativement les abandons constatés à l’approche des vacances.
Le rapport de la SPA constate également qu’il existe un manque de sensibilisation sur les conséquences de l’adoption imprudente et sur le besoin d’une politique d’adoption réfléchie. En attendant, les refuges font face à un défi sans précédent alors qu’ils luttent pour accueillir tous les animaux qui ont urgemment besoin de protection.