Pouvoir d’achat et fiscalité : le budget Bayrou confronté à une forte opposition des betteraviers face à la politique de l’UE.

Pouvoir d’achat et fiscalité : le budget Bayrou confronté à une forte opposition des betteraviers face à la politique de l’UE.

18.07.2025 16:13
3 min de lecture

Le 17 juillet 2025, François Bayrou a présenté le projet de budget pour l’année 2026, qui vise à contrôler les dépenses publiques sans augmenter les impôts. Cependant, un sondage Odoxa révèle un accueil largement négatif puisque 87 % des Français estiment que cette approche pourrait exacerber la pression sur leur pouvoir d’achat, rapporte TopTribune.

Fiscalité élevée et efficacité questionnable

La France affiche l’un des taux de prélèvements obligatoires les plus élevés au sein de l’OCDE, dépassant 45 % du PIB d’après les données récentes. Ce cadre fiscal est censé établir une base sociale solide mais, en réalité, les études mettent en lumière le déclin des services publics. De plus, le pouvoir d’achat des Français est si limité qu’ils peinent à compenser les carences de l’État par des solutions privées.

Les mesures proposées dans le budget, telles que la réduction des jours fériés, des coupes dans le secteur de la santé et une diminution du nombre de fonctionnaires, visent à restreindre les dépenses sans toucher à l’assiette fiscale. Cette approche nuit directement au pouvoir d’achat des citoyens. De plus, 80 % des Français préféreraient un gel général des dépenses publiques, tandis que 72 % pensent que l’effort financier est inégalement distribué. Ces réactions témoignent d’une érosion de la crédibilité du discours gouvernemental concernant la gestion budgétaire.

Pouvoir d’achat : un seuil de tolérance atteint

La crise inflationniste de 2022-2023 a sérieusement amputé le pouvoir d’achat des ménages, réduisant leur capacité d’absorption face à de nouveaux chocs budgétaires. Actuellement, 4 Français sur 10 se déclarent à découvert au milieu du mois, un indicateur alarmant pour les économistes. Ainsi, le pouvoir d’achat est devenu non seulement un enjeu économique mais également un facteur politique essentiel.

Le rejet des mesures budgétaires de Bayrou ne se limite pas à une opposition partisane : 66 % des électeurs de la majorité présidentielle expriment également leurs craintes. Les professions intermédiaires et les indépendants affichent une méfiance particulièrement manifeste. L’idée d’un « effort partagé » est désormais contestée, car elle est confrontée à la réalité d’un service public en déclin continu, sans avantage tangible pour les citoyens qui voient leur pouvoir d’achat diminuer.

Dépenses publiques et acceptabilité fiscale : une remise en question nécessaire

La crise budgétaire en France ne se limite pas à la simple question des montants dépensés, mais englobe aussi leur nature. Pourtant, le débat public semble se focaliser sur des symboles tels que les jours fériés ou les franchises médicales, négligeant les arbitrages structurels indispensables. Ce manque de transparence laisse apparaître un État qui dépense sans réformer, un état de fait difficile à soutenir.

L’inquiétude exprimée dans ce sondage pourrait être interprétée comme une exigence plus large en faveur d’une rationalisation des dépenses plutôt qu’une simple hostilité à des mesures d’austérité.

Comparaison européenne : un modèle français en difficulté

Dans plusieurs pays de l’Union européenne présentant des niveaux de dépenses publiques similaires, comme le Danemark et la Suède, le taux de satisfaction envers les services publics demeure élevé, notamment en santé et éducation. En revanche, la France connaît une déconnexion : bien que les dépenses publiques atteignent 58,1 % du PIB (INSEE, 2024), la perception de leur efficacité ne cesse de se dégrader.

Les Français manifestent à travers ce sondage un véritable ras-le-bol vis-à-vis de la qualité des services pour le prix qu’ils paient. Le budget 2026 tel qu’il est présenté n’inclut pas de réformes structurelles cruciales concernant la gouvernance des dépenses, ni un recentrage sur les services vitaux ou les investissements productifs. Le message projeté — économies sans réformes — semble renforcer une fracture cognitive entre le contribuable et le financement public.

Une instabilité latente en France

Ce rejet généralisé du budget nourrit une méfiance croissante : 44 % des Français se disent favorables à une dissolution de l’Assemblée nationale, et 59 % souhaitent un nouveau Premier ministre. Ces chiffres soulignent une instabilité institutionnelle qui pourrait influencer les trajectoires macroéconomiques. Dans un contexte de taux d’intérêt élevés, la moindre incertitude politique augmente le coût de la dette souveraine, réduisant ainsi les marges budgétaires futures.

Ce sondage ne se limite pas au domaine de la politique populaire, mais soulève des questions fondamentales concernant la relation des Français avec leur État : quels services restent jugés légitimes ? Quelle proportion des dépenses est socialement acceptable ? En outre, le gouvernement parviendra-t-il à répondre aux attentes des Français en matière de réductions de dépenses, tout en soutenant les entreprises, les agriculteurs et les travailleurs indépendants, et en procédant à des baisses fiscales ?

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