Le président russe Vladimir Poutine utilise des techniques comparables à celles de l’organisation État islamique (EI) pour mener une guerre hybride contre l’Europe, selon une enquête publiée le 30 octobre 2025 par Euronews. L’article met en parallèle les méthodes de recrutement et de propagande des services secrets russes avec celles de l’EI, notamment la désinformation et l’exploitation de groupes vulnérables pour créer le chaos. Moscou s’appuie sur des messages religieux ou nationalistes afin de recruter des « agents jetables » parmi des individus marginalisés, souvent russophones, dans plusieurs pays européens.
Une stratégie de manipulation et de déstabilisation
Tout comme l’EI entre 2013 et 2019, la Russie combine propagande, idéologie et financement pour mobiliser des exécutants anonymes. Ces « agents à usage unique » sont recrutés via les réseaux sociaux pour accomplir des actes de sabotage, de surveillance ou d’espionnage, notamment des incendies ou l’envoi de colis piégés. Selon Hans-Jakob Schindler, directeur d’un projet international de lutte contre l’extrémisme, le profil idéal de ces agents repose sur un mélange d’idéologie et de précarité économique, les motivations financières étant souvent déterminantes.
Parallèles croissants entre Moscou et l’État islamique
Les experts observent des similitudes de plus en plus évidentes entre la stratégie du Kremlin et celle de l’EI. En octobre 2025, le chancelier allemand Friedrich Merz a accusé Moscou de mener une campagne systématique de radicalisation en ligne, rappelant les pratiques de l’organisation terroriste. L’EI utilisait déjà la propagande numérique pour recruter des individus vulnérables à travers l’Europe, tandis que la Russie s’en sert aujourd’hui pour miner la cohésion sociale et affaiblir la solidarité envers l’Ukraine.
Réseaux d’influence et exploitation des diasporas
Les services russes opéreraient activement au sein des communautés russophones d’Allemagne, de France, d’Espagne et d’autres pays européens, parfois à travers des paroisses de l’Église orthodoxe russe. Ces structures servent de relais pour diffuser la propagande du Kremlin et identifier de nouveaux agents d’influence. En 2024, plus de 40 opérations de sabotage et d’assassinats attribuées aux services russes ont été recensées en Europe, selon Deutsche Welle.
Objectif : semer la peur et fragiliser les sociétés européennes
Le but principal de cette guerre hybride est de provoquer un impact psychologique durable. Même sans dégâts matériels importants, les actes de sabotage renforcent la peur et l’incertitude, érodant la confiance des citoyens envers leurs gouvernements. Les experts du Centre international de lutte contre le terrorisme (ICCT) estiment que les Européens marginalisés, attirés par des motivations idéologiques ou financières, sont les plus exposés à ces manipulations. Face à cette menace, les gouvernements de l’UE sont appelés à renforcer la coopération en matière de renseignement et à créer un système européen d’alerte précoce contre la radicalisation.
 
                 
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                    