
A l’approche des fêtes de fin d’année 2025, les clients des supermarchés E.Leclerc constatent une absence notable sur les étagères : les célèbres chocolats Lindt ne sont pas au rendez-vous. Ce n’est pas le résultat d’un oubli, mais bien la conséquence d’un différend commercial entre la chaîne de distribution et le chocolatier suisse, alors que les prix du cacao connaissent une forte hausse, rapporte TopTribune.
Les raisons du conflit entre E.Leclerc et Lindt
Comme l’ont rapporté divers médias tels que Le HuffPost et Nice-Matin, les pourparlers entre E.Leclerc et Lindt pour la saison des fêtes n’ont pas abouti. Le chocolatier a déclaré qu’« aucun accord n’avait pu être trouvé » avec le détaillant français. En d’autres termes, les deux entités n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur le prix de vente des chocolats Lindt dans les magasins.
La racine du désaccord repose sur le prix du cacao, dont les coûts ont flambé au cours des derniers mois. Selon l’International Cocoa Organization (ICCO), le prix de la tonne de cacao a atteint 5 176,75 € le 10 novembre 2025, soit presque le double de celui constaté un an auparavant. Certaines prévisions évoquent même des sommets à près de 10 000 € la tonne au printemps. Ces augmentations s’expliquent par des conditions climatiques difficiles et des maladies dans les plantations d’Afrique de l’Ouest, qui est la principale région de production mondiale.
Pour Lindt, il est devenu impératif de répercuter une partie de cette augmentation sur ses produits pour Noël. Cependant, E.Leclerc, connu pour sa politique de prix bas, a décidé de ne pas accepter cette hausse, avançant qu’il défend le pouvoir d’achat de ses clients. En conséquence, aucun accord n’a été trouvé, entraînant ainsi l’absence totale de chocolats Lindt dans les rayons, qu’il s’agisse des boules Lindor, des Pères Noël, des calendriers de l’Avent ou des assortiments « Champs-Élysées ».
Conséquences pour les consommateurs
Cette situation impacte environ 700 supermarchés E.Leclerc à travers la France, d’après Le HuffPost. Si les tablettes Lindt ordinaires peuvent parfois être trouvées, les gammes spéciales de Noël ne seront pas disponibles. Cela signifie pour les consommateurs une diminution des options et parfois des prix plus élevés sur d’autres marques de chocolat.
Les clients fidèles de Lindt devront donc se rediriger vers d’autres points de vente, tels que Carrefour, Intermarché ou Auchan, où les produits Lindt continuent d’être offerts. D’un autre côté, E.Leclerc mettra en avant ses propres marques de chocolat, qui sont souvent plus abordables mais aussi de qualité inférieure.
Un conflit révélateur des enjeux de la grande distribution
Ce désaccord n’est pas anodin ; il met en lumière un problème structurel : la difficulté d’ajuster les prix de manière équilibrée entre les producteurs, les fabricants et les distributeurs. Les coûts des matières premières, du transport et de l’énergie ont considérablement augmenté pour des fabricants comme Lindt. D’après les statistiques de l’ICCO, les prix du cacao atteignent leur plus haut niveau en 45 ans. Dans ce contexte, les marques tentent de maintenir leurs marges tout en évitant d’alourdir la facture pour le consommateur.
Parallèlement, E.Leclerc se positionne comme un gardien du pouvoir d’achat. L’enseigne refuse systématiquement d’accepter des hausses jugées excessives. Michel-Édouard Leclerc, son président, affirme régulièrement que la mission de l’entreprise est de « protéger les consommateurs contre l’inflation alimentaire ». Toutefois, cette approche comporte un revers : en n’acceptant pas certaines augmentations, E.Leclerc risque de voir disparaître plusieurs produits de ses étagères, un phénomène déjà observé l’année passée lors de négociations tendues avec PepsiCo ou Lactalis.