Interrogés sur leurs aspirations pour la nouvelle année, les travailleurs français mettent en avant l’importance d’avoir un bon environnement de travail, dans un sondage consulté en avant-première par franceinfo.
Poser ses limites, refuser des demandes non essentielles, se déconnecter en dehors de ses heures de travail… Le bien-être au travail figure en tête des bonnes résolutions professionnelles 2025 auxquelles est consacrée l’enquête de l’institut Flashs pour Digitiz(Nouvelle fenêtre), publiée mercredi 8 janvier et consultée en exclusivité par franceinfo. « L’étude vise à mieux comprendre ce que veulent les salariés aujourd’hui, commente Léa Paolacci, chargée d’études à Flashs. Quelles sont leurs priorités, les envies de changement, ce qui les freine dans un monde du travail en constante évolution. »
Si faire de bonnes résolutions dans le champ personnel est une tradition, c’est également « plutôt courant » dans le cadre du travail, assure Léa Paolacci, avec neuf personnes interrogées sur dix « qui trouvent utile de prendre ce genre de résolutions. Cela traduit un besoin d’amélioration personnelle ainsi qu’une volonté de trouver plus de satisfaction dans l’activité quotidienne ». Comme dans le cadre privé, « passer de l’intention à l’action s’avère plus complexe, note la chargée d’études : parmi ceux qui se sont fixés de tels objectifs, neuf sur dix les ont atteints, mais six sur dix déclarent que cela a été difficile”. Au travail, comme à la maison, les habitudes ont la vie dure.
Améliorer l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle
Pour bien commencer l’année, une grande majorité de Français interrogés dans l’étude Flashs mettent l’accent sur le bien-être au travail. « Huit Français sur dix, par exemple, veulent s’affirmer davantage vis-à-vis de comportements irrespectueux et plus les femmes que les hommes d’ailleurs, détaille Léa Paolacci. C’est aussi apprendre à dire non aux demandes non essentielles, se déconnecter de la sphère professionnelle en dehors des heures de bureau. » Parmi les priorités, figure aussi l’amélioration des relations interpersonnelles : « Six Français sur dix souhaitent dire plus souvent ‘merci’ à leurs collègues, mais aussi arrêter de critiquer les collègues. »
« Cela souligne un besoin de renforcer ses relations pour qu’elles soient bienveillantes et collaboratives, dans des environnements de travail qui sont souvent compétitifs. »Léa Paolacci
à franceinfo
Dans cette étude, les réponses sont toutes orientées vers l’importance de l’ambiance de travail et des relations interprofessionnelles, alors que ce qui concerne le cœur du travail, les missions en elles-mêmes arrivent en second plan. « Il y a un réel enjeu pour les entreprises au niveau managérial », décrypte Léa Paolacci.
Pas les mêmes aspirations selon les genres
Améliorer l’ambiance de travail ainsi que le bien-être physique et mental au sein de l’entreprise figurent davantage dans les priorités des femmes. Tandis que, dans leurs résolutions, les hommes mettent plus l’accent sur la performance au sein de l’entreprise. « Ces disparités au niveau des résolutions se retrouvent aussi dans les obstacles à leur réalisation, souligne Léa Paolacci. Par exemple, les femmes sont plus concernées par la pression professionnelle, donc c’est un obstacle plus marqué, alors que pour les hommes, c’est le manque de motivation. »
Quand résolution rime avec démission
Plus d’un tiers des salariés interrogés envisagent de quitter leur poste en 2025, selon l’étude Flashs. « Davantage les hommes (42%) que les femmes (30%), souligne Léa Paolacci. Et, là aussi, les raisons sont liées à l’ambiance de travail. Celle qui arrive en tête, c’est l’environnement jugé toxique ou peu épanouissant. Ensuite, les possibilités d’évolution qui sont jugées restreintes, le travail qui ne correspond plus aux aspirations, les valeurs de l’entreprise aussi qui ne sont plus partagées et vient en dernier, le souhait de se reconvertir ou alors d’avoir une autre opportunité professionnelle. »
Pour la chargée d’étude, la vague de démission d’après Covid est toujours d’actualité, « cela reflète un changement profond dans les attentes des salariés vis-à-vis de leur travail en termes de quête de sens à laquelle s’ajoute une intolérance croissante envers des environnements perçus comme toxiques ou non respectueux ». D’après cette étude, la priorité des salariés, « c’est la santé, la flexibilité et l’équilibre entre vie pro et vie perso », conclut Léa Paolacci, ce qui rejoint les résolutions prises dans la sphère privée.