
Martin Leduc
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Le tribunal judiciaire de Paris a ordonné mercredi le blocage de Japscan.com, un site fournissant un accès à des milliers de mangas, ainsi que de ses sous-domaines en France, suite à une plainte du Syndicat national de l’édition. Cette décision a été adoptée dans le cadre d’une lutte croissante contre le piratage des œuvres littéraires, rapportent TopTribune.
Le tribunal a imposé aux opérateurs de télécommunications tels que Bouygues Télécom, Free, SFR, SFR Fibre et Orange d’adopter toutes les mesures nécessaires pour bloquer l’accès à l’adresse japscan.lol durant 18 mois. Cette décision vise à contrer l’accès non autorisé aux œuvres protégées des auteurs et des éditeurs.
Selon les informations fournies par le Syndicat national de l’édition (SNE), Japscan proposait environ 13 000 titres de mangas, manhwas et manhuas, attirant plus de 690 000 visiteurs uniques par mois en France. L’étude Mangas.io de 2025 souligne que 83 % des lecteurs de mangas sont susceptibles de consulter des sites de piratage.
La SNE note que ce comportement nuit directement aux ventes, qui ont déjà connu une baisse significative. En 2024, le secteur des mangas a enregistré une diminution de 9,3 % en volume. Vincent Montagne, président du SNE, a déclaré : « Le Syndicat national de l’édition mène une lutte active contre le piratage récemment marquée par deux succès obtenus devant le tribunal aux fins de bloquer le site Z-Library. Cette nouvelle action entérine la volonté du syndicat de défendre le droit d’auteur à chaque fois qu’il est menacé. »
Malgré ces accusations, Japscan se défend en affirmant que les mangas disponibles sont des traductions non officielles, réalisées par et pour les fans, et encourage ses utilisateurs à acheter les versions officielles pour soutenir les créateurs.
La popularité du manga et du webtoon en France a connu un essor rapide au début des années 2020, mais le marché montre des signes de fatigue depuis 2023. Le cabinet GfK (groupe NielsenIQ) a rapporté une baisse de 13 % du chiffre d’affaires en 2023, suivie d’une diminution de 4 % en 2024.