Suite à une perquisition réalisée au siège du RN dans le cadre d’une enquête sur le financement illégal des campagnes électorales du parti d’extrême droite pour les périodes de 2022 et 2024, Le Monde a rapporté jeudi qu’une autre enquête est actuellement en cours à Marseille concernant des campagnes antérieures, impliquant le milliardaire Pierre-Édouard Stérin, qui aurait été interrogé à ce sujet, rapporte TopTribune.
Ce businessman ultra-conservateur a été entendu comme « suspect libre » le 11 juin 2024 dans le cadre d’une enquête préliminaire portant sur des allégations de financement illégal concernant le Rassemblement national, selon les informations confirmées par le parquet de Marseille.
« L’objet des investigations consiste à déterminer les conditions dans lesquelles des prêts visant à financer les campagnes électorales de plusieurs candidats à ces scrutins ont été accordés », a précisé le parquet au Monde.
Les élections concernées comprennent les municipales de 2020 à Marseille, Nice et Lyon, ainsi que les régionales de 2021 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, en Occitanie, en Normandie et dans le Centre-Val-de-Loire. Au fur et à mesure de l’enquête, des soupçons de blanchiment d’argent ou d’exercice illégal de la profession de banquier se sont ajoutés à ceux concernant le financement illicite des campagnes. Le montant total des prêts concernés par cette enquête s’élève à 1,8 million d’euros.
Les enquêteurs tentent donc de clarifier le rôle que le milliardaire aurait pu jouer dans l’obtention de ces prêts. Pierre-Édouard Stérin a indiqué au Monde qu’il a « pu, à l’occasion [de son audition], apporter les réponses aux questions qui [lui] ont été posées ». Il a également souligné que « je crois savoir que vous n’êtes ni procureur ni juge. Il appartient à la justice de faire son travail, sans pression médiatique ni commentaires déplacés ».
Le RN s’inquiète du « flou » législatif entourant les prêts
Les prêts accordés aux partis politiques sont encadrés par la loi et doivent répondre à des conditions spécifiques. Ils ne doivent pas être « habituels », afin d’éviter qu’ils ne soient considérés comme des dons déguisés, conformément aux règles établies par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Le RN, qui a le plus souvent eu recours à ce système de prêts au cours des dernières années selon la CNCCFP, a exprimé des préoccupations concernant le « flou » qui entoure les réglementations liées à ces prêts accordés par des particuliers aux organisations politiques.
« Je n’ai absolument rien à me reprocher, tout comme celles ou ceux qui ont bien voulu prêter à ma campagne [et ont été remboursés] pour faire vivre la démocratie et le pluralisme », a indiqué Philippe Vardon, candidat lors des municipales de 2020 à Nice et qui a depuis quitté le Rassemblement national.
Il a ajouté : « Il me semble évident que nous sommes face à une volonté politico-judiciaire qui va bien au-delà de ma modeste personne et ma campagne des municipales de 2020 », précisant que les comptes de sa campagne avaient été « intégralement validés ».