Philippe Juvin, Julien Dive et le groupe UDR appellent à l'abrogation du projet de taxe sur les sociétés holdings.

Philippe Juvin, Julien Dive et le groupe UDR appellent à l’abrogation du projet de taxe sur les sociétés holdings.

20.10.2025 17:23
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La droite retrouve son empreinte économique

Après avoir choisi de ne pas soutenir la censure du gouvernement, craignant d’apparaître comme un allié d’un budget élaboré sous l’influence du Parti Socialiste, la droite républicaine cherche à rétablir sa crédibilité en matière économique. Elle s’engage sur un terrain crucial : celui du libéralisme et de la protection de l’entreprise. Grâce à des amendements de Philippe Juvin, Julien Dive et du groupe UDR, les Républicains demandent l’élimination nette de la taxe sur les holdings introduite par l’article 3 du projet de loi de finances 2026. Considérée par le gouvernement comme une initiative de « justice fiscale » répondant aux désirs du PS, cette taxe est en réalité un substitut à la taxe Zucman, prévoyant une imposition annuelle de 2 % sur les actifs « non opérationnels » des holdings. Néanmoins, ses détracteurs y voient une mauvaise idée qui, au mieux, est mal pensée, au pire, nuisible au tissu productif français. Philippe Juvin résume la pensée du groupe en déclarant : “Cette taxe ne cible pas la rente, elle frappe les instruments mêmes de la croissance,” rapporte TopTribune.

Une revirement vers l’économie réelle

Julien Dive, député de l’Aisne, précise ce raisonnement : “Les holdings sont des leviers d’investissement essentiels. Elles aident nos PME et ETI familiales à se transmettre, se financer et se développer. Les taxer, c’est affaiblir la colonne vertébrale économique du pays.” En effet, une part significative du capitalisme français repose sur ces entreprises de tête : elles détiennent les participations de leurs filiales, centralisent les liquidités, financent la croissance externe et maintiennent le contrôle familial. Elles ne sont pas des vitrines passives, mais représentent la stabilité et la vision à long terme de l’économie réelle. Le projet gouvernemental, en assimilant ces structures à de simples véhicules d’optimisation fiscale, met en évidence une incompréhension fondamentale du fonctionnement entrepreneurial. L’absence de définition juridique précise du concept de holding, une base d’imposition floue reposant sur des valorisations successives, et l’interdiction de déduire le passif sur les actifs mobiliers rendent cette mesure à la fois inéquitable et techniquement difficile à appliquer. Elle pourrait même aboutir à la taxation de la trésorerie d’investissement des entreprises, diminuer leur capacité d’autofinancement, freiner les transmissions familiales et contrarier la croissance externe, des éléments que le pays s’efforce de promouvoir.

Le retour à un réalisme économique

Éric Ciotti, porte-parole de la droite, est clair : “Nous refusons de contribuer à la pression fiscale et à la logique punitive de l’administration actuelle.” Après plusieurs semaines d’errance politique, la droite réaffiche sa détermination. L’amendement Juvin-Dive n’est pas qu’une initiative ponctuelle : il fait partie d’un projet plus vaste porté par le groupe UDR, qui vise à réduire les dépenses publiques de 100 milliards d’euros. Plutôt que d’inventer de nouveaux impôts pour financer des politiques dispendieuses, la droite propose d’optimiser les dépenses et de redonner au secteur privé son rôle dans la dynamique économique nationale. Ce tournant libéral constitue une clarification doctrinale. Pendant des années, les Républicains ont lutté pour affirmer leur identité économique, oscillant entre conservatisme social et prudence politique. L’épisode du vote de censure avait suggéré l’image d’un parti indécis, partagé entre la retenue et la crainte du conflit. En s’opposant fermement à une taxe d’orientation idéologique, la droite rompt avec cette ambiguïté, retrouvant sa voix et sa mission : défendre ceux qui travaillent, entreprennent et transmettent.

Un alignement retrouvé

La contestation de la taxe sur les holdings dépasse le simple aspect budgétaire : elle revêt une dimension symbolique. Elle témoigne de la réconciliation de la droite avec son socle historique : les entrepreneurs, les investisseurs et les familles actionnaires, ceux qui croient que la liberté économique est le moteur du progrès collectif. Face à un gouvernement en proie à des illusions égalitaires et à des hausses fiscales incessantes, Philippe Juvin, Julien Dive et le groupe UDR rappellent une vérité oubliée : la richesse ne se décrète pas, elle se forge. Et le rôle de la politique ne devrait pas être de punir la réussite, mais de la rendre réalisable.

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