Perquisitions à Paris et enquête européenne : les affaires judiciaires qui affectent le Rassemblement National et Marine Le Pen.

Perquisitions à Paris et enquête européenne : les affaires judiciaires qui affectent le Rassemblement National et Marine Le Pen.

09.07.2025 17:43
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Le parti dirigé par Jordan Bardella est actuellement englué dans plusieurs affaires judiciaires majeures, parmi lesquelles la plus notable concerne l’ancienne candidate à la présidentielle, Marine Le Pen, rapporte TopTribune.


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Le président du RN, Jordan Bardella, et Marine Le Pen, la présidente du groupe à l'Assemblée nationale, le 1er mai 2025 à Narbonne (Aude). (LIONEL BONAVENTURE / AFP)
Le président du RN, Jordan Bardella, et Marine Le Pen, la présidente du groupe à l’Assemblée nationale, le 1er mai 2025 à Narbonne (Aude). (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Le Rassemblement National fait face à une nouvelle affaire judiciaire. Le siège du parti, situé dans le 16e arrondissement de Paris, a été perquisitionné le mercredi 9 juillet dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Paris sur le financement des campagnes électorales. Cette institution est déjà impliquée dans plusieurs enquêtes, dont l’une d’elles pourrait entraver la candidature de Marine Le Pen aux élections présidentielles de 2027. Voici un résumé des faits marquants.

Enquête sur les campagnes électorales de 2022 et 2024

Les perquisitions réalisées mercredi sont liées à une investigation qui a débuté le 3 juillet 2024, portant sur des prêts consentis par des particuliers au RN, signalés par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). À la fin de 2023, le RN devait plus de 20 millions d’euros à des personnes physiques, dont le prêt le plus ancien date de 2007. La CNCCFP a insisté sur le fait que ces prêts doivent être remboursés, sous peine d’être considérés comme des dons masqués, ce qui enfreindrait le Code électoral.

L’enquête s’intéresse spécialement aux campagnes présidentielle et législatives de 2022 ainsi qu’à l’élection européenne de 2024. Le parquet de Paris évoque des suspicions de prêts illégaux, de surfacturations et d’éventuelles facturations fictives intégrées aux demandes de remboursement par l’État des dépenses de campagne. Jordan Bardella a pris l’initiative de révéler ces perquisitions sur son compte X.

Le siège du Rassemblement National, y compris les bureaux de ses dirigeants, est actuellement fouillé par une vingtaine de policiers de la Brigade financière, accompagnés de juges d’instruction.

Enquête du Parquet européen sur des irrégularités financières

La veille des perquisitions, le Parquet européen a annoncé avoir ouvert une enquête sur les irrégularités financières potentielles au sein du RN, alors qu’il faisait partie de la famille politique au Parlement européen avant 2024. Ce groupe, précédemment nommé Identité et Démocratie (ID), est suspecté d’avoir « indûment dépensé » plus de 4,3 millions d’euros entre 2019 et 2024, d’après un rapport révélé récemment par plusieurs médias.

Jordan Bardella a dénoncé ce qu’il considère comme un harcèlement de la part de l’administration du Parlement européen, signalant des divulgations internes dans le cadre d’une procédure contradictoire.

Procès en appel dans l’affaire des assistants d’eurodéputés

La situation la plus délicate pour Marine Le Pen provient de son condamnation, le 31 mars, à cinq ans d’inéligibilité immédiate et quatre ans de prison, dont deux fermes, dans l’affaire des assistants d’eurodéputés. Le tribunal correctionnel de Paris a considéré qu’elle était au cœur d’un système de détournement de fonds publics pour payer des employés du parti avec des fonds du Parlement européen, à hauteur de 4 millions d’euros, entre 2004 et 2016.

Le Rassemblement National, avec 12 autres accusés dans cette affaire, a interjeté appel du jugement. Un procès est prévu pour le premier semestre de 2026, avec une décision fatale dans l’été de la même année, déterminante pour l’avenir politique de Marine Le Pen.

Malgré cette avalanche de difficultés, Marine Le Pen intensifie ses efforts sur tous les fronts. Elle a également annoncé le 8 juillet avoir saisi la Cour européenne des droits de l’homme pour contester son inéligibilité. Toutefois, cette demande a été rejetée rapidement, du fait de l’absence de risque imminent d’atteinte aux droits protégés par la Convention européenne.

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