Enquête sur le financement des campagnes du Rassemblement national
Le siège du Rassemblement national a été perquisitionné le mercredi 9 juillet, dans le cadre d’une enquête portant sur le financement de trois campagnes électorales entre 2022 et 2024. Des accusations de dons de particuliers ayant dépassé les limites légales ont été mises en avant, soulevant ainsi des soupçons sérieux, rapporte TopTribune.
Selon les autorités, les enquêteurs sont repartis avec des milliers de documents, y compris des pièces comptables et des échanges d’emails. Cette situation a entraîné une réaction rapide de la part du parti, avec Jordan Bardella jouant un rôle central dans la défense de son organisation.
Sur les réseaux sociaux, il a qualifié cette perquisition de « nouvelle opération de harcèlement » et a évoqué un « acharnement », affirmant même que cette intervention était un prétexte pour « fouiller son bureau ».
Lors d’une apparition devant les caméras, alors qu’il participait à la session finale du Parlement européen, Jordan Bardella a remis en question l’indépendance de la justice. Il a également embrassé des théories complotistes, concluant par une phrase provocatrice : « Dans la France d’Emmanuel Macron, mieux vaut être trafiquant de drogue qu’opposant politique ».
Ce discours avait pour but d’apaiser les donateurs, car le parti a besoin de fonds. Il est crucial de leur réaffirmer qu’ils peuvent continuer à soutenir financièrement le RN, qui se défend en clamant le respect de toutes les règles. Parallèlement, il est essentiel de revitaliser la base électorale, véritablement convaincue que des manœuvres sont à l’œuvre pour freiner les ambitions politiques de Marine Le Pen et du Rassemblement national.
Suite à la condamnation de Marine Le Pen en mars dernier, les membres du parti semblent tiraillés entre deux discours contradictoires : d’un côté, le respect des institutions, et de l’autre, une critique sans réserve sur le système judiciaire. Ce dilemme met à jour une tension au sein du RN, qui hésite à balancer entre légitimité et populisme.
En critiquant la justice et en insinuant que les enquêteurs seraient aux ordres du pouvoir, Jordan Bardella semble abandonner des années d’efforts de normalisation. Cela pourrait faire fuir un certain nombre de partisans qui avaient été séduits par l’image plus modérée du parti durant ces dernières années.
