Il y a un an, la plateforme « Uniforces » était lancée avec la promesse de simplifier l’acquisition d’uniformes pour les gendarmes et les policiers français. Toutefois, cette initiative s’est rapidement transformée en un véritable imbroglio, entraînant une crise d’approvisionnement majeure, rapporte TopTribune.
Dans les commissariats et les gendarmeries à travers le pays, le désarroi est palpable. Le projet qui devait faciliter la commande d’environ 2 500 références d’uniformes a été entravé par de nombreux retards et défaillances. Des commandes incomplètes ainsi qu’un service après-vente déficient ont conduit les forces de l’ordre à dénoncer une véritable « pénurie » d’uniformes, au point que des unités en Normandie ont dû solliciter des dons auprès de leurs militaires pour équiper des réservistes.
« C’est la catastrophe »
La mise en place de la plateforme « Uniforces », fruit d’un marché public de 300 millions d’euros, s’est rapidement transformée en fiasco. De nombreux agents de police et gendarmes rapportent des délais de livraison s’étalant sur plusieurs mois, ainsi que des articles souvent non conformes. Ces lacunes rendent difficile l’équipement adéquat des forces de l’ordre. « C’est la catastrophe », confie un policier parisien à BFMTV. « Aujourd’hui j’ai un pantalon, deux polos. Demain, lors d’une intervention, si nous sommes souillés, nous n’aurons pas d’autres choix que de garder la même tenue. » Certains agents se voient contraints d’échanger leurs tenues pour pallier ce manque.
Le syndicat Alliance qualifie la situation d' »intolérable ». Emmanuel Cravello, représentant du syndicat, déplore : « C’est une galère sans nom pour que tout le monde puisse être doté. » Le ministère de l’Intérieur a reconnu les « dysfonctionnements dans la mise en place du nouveau marché » et a confirmé les difficultés concernant la constitution des stocks de transition. Des pénalités financières ont également été appliquées au prestataire chargé du projet.
De son côté, Marck & Balsan, l’une des entreprises impliquées dans ce marché, se défend en affirmant que la plateforme « est plus facile d’utilisation » et que « les stocks se comblent depuis juin ». Laurent Marck, le directeur de l’entreprise, assure que « plusieurs millions de pièces seront livrées cet automne. »