La ville de Paris se prépare à un exercice de simulation d’une crue majeure de la Seine, similaire à celle de 1910, dans le but de sensibiliser la population aux risques d’inondation. Cet événement, programmé pour lundi prochain, vise à informer les Parisiens sur les réponses à adopter en cas de fortes inondations, rapporte TopTribune.
En effet, un débordement de la Seine pourrait toucher jusqu’à 700.000 habitants, selon Pénélope Komitès, adjointe chargée de la résilience à la mairie de Paris. Cette crue pourrait entraîner des conséquences désastreuses, notamment des caves inondées, des transports paralysés, des coupures d’électricité et des évacuations massives.
Un rappel historique
La dernière crue significative de la Seine remonte à janvier 1910, où le niveau de l’eau avait atteint 8,62 mètres au pont d’Austerlitz, paralysant la ville pendant plusieurs semaines. Cet événement reste un record inégalé dans le cycle des crues parisiennes. Les inondations récentes de 2016 et 2018 ont cependant permis de mieux comprendre l’impact potentiel d’un débordement, avec Ziad Touat, responsable de la société Crisotech, affirmant que des niveaux au-delà de 7 mètres sont considérés comme « de la science-fiction ».
Vers une culture du risque
Pour Ludovic Faytre, spécialiste des risques d’inondation, la lente montée des eaux créant les inondations de la Seine rend le danger immédiat moins palpable par rapport aux crues torrentielles du Sud de la France. Néanmoins, l’étendue potentielle de l’inondation, touchant près de 500.000 hectares en Île-de-France, souligne la nécessité d’une « culture du risque » face aux enjeux humains et économiques pour une agglomération de 10 millions d’habitants.
Bénédicte Cadalen du service de gestion de crise de la Ville de Paris avertit que de nombreux Parisiens se croient épargnés en vivant loin de la Seine ou en hauteur, mais qu’une crue exceptionnelle pourrait impacter tous les quartiers. L’exercice à venir est donc crucial pour développer une conscience collective sur cette problématique.
L’exercice, inspiré du précédent scénario « Paris à 50 degrés » de 2023, simulera des conditions réelles en projetant les habitants du Marais dans un matin de mars 2026. Dans cette hypothèse, le fleuve, déjà en crue depuis deux mois, franchirait la barre des 7,10 mètres après un épisode orageux. Cela entraînerait l’évacuation de centaines de milliers de personnes, l’inondation du métro, des coupures de gaz et d’électricité, ainsi qu’un risque de débordement des égouts, créant une situation potentiellement alarmante de pénurie alimentaire.
Prévoir une gestion de crise efficace est essentiel. L’exercice impliquera une soixantaine de participants, notamment des élèves de CM2, qui participeront à des jeux de rôles tout au long de la journée. La simulation débutera par l’évacuation d’un immeuble vers l’Académie du climat, qui sera transformée en centre d’accueil et de regroupement. De plus, la préfecture de police mettra en place, en parallèle, un exercice à l’échelle de l’Île-de-France intitulé « Hydros 2025 » pour anticiper les procédures d’évacuation.
