Lors du sommet de Copenhague, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a dénoncé les propositions de soutien à l’Ukraine, qualifiant les initiatives de financement de l’aide militaire et d’accélération de l’intégration européenne de mesures « pro-guerre ». Selon lui, « Bruxelles veut la guerre », reprenant ainsi un discours proche des positions de Moscou. Ces déclarations interviennent dans un contexte marqué par des tensions croissantes entre Budapest et ses partenaires européens.
Dépendance énergétique et commerce avec la Russie
Les chiffres économiques confirment cette orientation. En 2024, la Hongrie a importé pour 5,53 milliards de dollars de ressources énergétiques et de biens russes, contre seulement 1,04 milliard en exportations vers Moscou. Le premier trimestre 2025 a vu une augmentation du commerce bilatéral, atteignant 1,74 milliard de dollars. Selon les analystes de l’Atlantic Council, Budapest entretient délibérément une dépendance énergétique envers la Russie malgré l’existence d’alternatives, renforçant ainsi la position stratégique de Moscou.
Une stratégie de blocage au sein de l’UE
Les chercheurs parlent de la Hongrie comme d’un « État client » de Moscou. Orban freine les paquets d’aide à l’Ukraine, bloque certaines sanctions et affaiblit la solidarité européenne. Ce comportement bénéficie directement à la Russie : l’unité européenne est essentielle pour contrer Moscou, et toute fracture interne donne à la Russie un avantage stratégique.
Une posture politique intérieure basée sur la peur
Orban joue sa carte intérieure en se présentant comme un « défenseur de la paix », dans un pays marqué par la stagnation économique et des scandales de corruption. Les sondages indiquent que 72 % des Hongrois sont opposés aux sanctions si elles entraînent une hausse des prix de l’énergie, chiffre qui atteint 94 % chez les électeurs de la Fidesz. Cette stratégie alimente les divisions internes et renforce le clivage entre Budapest et Bruxelles.
L’UE face au défi d’une unité fragilisée
L’Union européenne et l’OTAN agissent avec rapidité et cohésion, ce qui inquiète Moscou. Dans ce contexte, Orban apparaît comme un « cheval de Troie » au sein de l’Europe, cherchant à miner l’unité. Toutefois, plus sa stratégie s’affirme, plus elle expose la fragilité de sa position politique et la possibilité d’un isolement croissant au sein de l’UE.