L’usine textile Bonne Nouvelle ambitionne de produire 700 000 pièces de la marque de sous-vêtements en 2025. Avec en ligne de mire, l’objectif d’améliorer la compétitivité du « made in France » face à la concurrence des pays à bas coûts de production.
Une inauguration en grande pompe mercredi 12 février à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, en présence notamment de l’ancien ministre de l’Economie Bruno Le Maire : celle de l’usine textile Bonne Nouvelle. Elle produit depuis quelques mois des sous-vêtements de la marque Le Slip français avec l’objectif d’atteindre 700 000 pièces en 2025. Et elle apparaît comme un symbole de la réindustrialisation et du « made in France ».
Invité vedette dans cet atelier de 500 m2 rempli de diverses machines à coudre, Bruno Le Maire a donné le ton lors de son intervention aux accents très politiques. « Je viens ici en ami, commence-t-il. L’industrie est un combat existentiel. Nous devons être la génération de la réindustrialisation. »
Mais comment produire en France à prix compétitif, face à la concurrence de pays à faibles coûts de main-d’œuvre comme la Chine ? C’est bien tout l’enjeu qu’entend relever l’usine Bonne Nouvelle dans un secteur, le textile, où les délocalisations se sont multipliées au cours des dernières décennies. Le président de Bonne Nouvelle, Bruno Haddad, mise sur des recettes éprouvées. « Simplement par le fait de faire toujours les mêmes modèles, ça nous a permis de gagner environ 25% de productivité, avance-t-il. La deuxième chose : on a automatisé trois des étapes les plus compliquées sur les produits qu’on est en train de fabriquer ».
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De futures embauches de 250 salariés
De quoi passer de 30 à seulement 12 secondes par exemple pour la pose de l’élastique sur les boxers du Slip français. Et de quoi permettre à la marque de baisser ses prix de vente aux consommateurs, alors qu’elle semblait au bord de la faillite il y a deux ans, avec des produits trop haut de gamme, proposés à 40 euros pièce. « Vous allez dans la grande distribution, le vrai prix d’un sous-vêtement, c’est 30 euros les trois. Aujourd’hui on est à 29 euros les deux, donc on a encore 30% de productivité à gagner », analyse Guillaume Gibault, président du Slip français.
« Les Français ont envie de nous soutenir, ils comprennent l’emploi et le CO2, mais à la fin, si on est plus cher, pour un slip on n’y arrivera pas. »Guillaume Gibault, président du Slip français
à franceinfo
D’où les efforts constants pour serrer les coûts de fabrication au maximum. Mais Bruno Haddad se veut optimiste. « L’écart entre le made in France et le made in ailleurs est en train de se réduire. » De quoi envisager un déménagement de Bonne Nouvelle dans des locaux plus spacieux et d’embaucher 250 salariés supplémentaires d’ici deux ans, grâce à la réussite du Slip français, dont les volumes de vente ont été multipliés par six l’an passé, mais aussi à d’autres clients désireux de produire en France, grande distribution et collectivités qui lui commandent notamment des uniformes.