Député représentant l’Eure-et-Loir depuis 2012 et ancien président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix a tragiquement mis fin à ses jours lundi à l’âge de 54 ans. Sa posture souverainiste et sa critique acerbe du macronisme faisaient de lui une figure emblématique d’une droite ancrée, alliant élégance discrète et fermeté des convictions, rapporte TopTribune.
Issu d’une lignée politique, étant le fils d’Alain Marleix, ancien ministre sous Nicolas Sarkozy et stratège électoral chevronné, Olivier a fait ses premières armes dans le monde politique en soutenant Édouard Balladur en 1995. Élu pour la première fois en Eure-et-Loir, néophyte dans le bastion cantalien de son père, il a su se démarquer en tant que parlementaire rigoureux et au style sobre, tout en n’hésitant pas à faire entendre sa voix.
Un parcours jalonné de succès et de défis
Suite à la débâcle de Valérie Pécresse lors de l’élection présidentielle de 2022, il prend la tête d’un groupe LR affaibli, composé principalement d’élus dont l’ancrage local a permis leur réélection. Malgré les divisions internes, il s’efforce de maintenir l’harmonie au sein du groupe. Roger Karoutchi, sénateur, a salué ses efforts en soulignant sa quête de l’unité. Néanmoins, la réforme des retraites en 2023 a révélé des fractures au sein de ses rangs, avec un tiers des députés LR choisissant d’ignorer les consignes données.
Au cours de son mandat, Marleix connut également des succès notables. En novembre 2023, il mène à bien l’adoption d’une motion de rejet du projet de loi immigration proposé par Gérald Darmanin. De plus, en juin 2024, il réussit à conserver son siège au second tour face à un candidat du Rassemblement national, obtenant 57 % des voix, bien qu’il doive céder la présidence du groupe à Laurent Wauquiez.
Peu après, lors de l’élection de Yaël Braun-Pivet à la tête de l’Assemblée nationale, il a suscité l’intérêt général en évoquant « La Grande Peur » de juillet 1789, faisant ainsi allusion à la panique massive survenue après la prise de la Bastille : « Il y a dedans tous les éléments d’un moment d’instabilité », a-t-il déclaré.
Un adversaire déclaré de Macron
Olivier Marleix a toujours été vocal dans son opposition à Emmanuel Macron et aux anciens sympathisants des Républicains qui ont rejoint le camp présidentiel, tels que Gérald Darmanin ou Édouard Philippe. En 2019, il dirige une commission d’enquête sur la vente d’Alstom Énergie à General Electric, allant jusqu’à saisir la justice, persuadé qu’il s’agissait d’une stratégie d’abandon orchestrée au ministère des Finances. En outre, en 2021, il publie Les Liquidateurs, un pamphlet accablant contre le macronisme et « ce qu’il inflige à la France ».
Père de deux filles, Olivier Marleix marquera les esprits comme une personnalité à contre-courant, profondément attachée à ses racines et à une conception souverainiste de la République. Dans un contexte politique fracturé, il était un représentant d’un gaullisme marqué par sa résilience, souvent isolé, mais indéniablement déterminé.