Okamura conditionne l’entrée au gouvernement à la révision des permis de séjour des Ukrainiens
Okamura conditionne l’entrée au gouvernement à la révision des permis de séjour des Ukrainiens

Okamura conditionne l’entrée au gouvernement à la révision des permis de séjour des Ukrainiens

08.09.2025 13:00
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Le chef du mouvement d’extrême droite Liberté et démocratie directe (SPD), Tomio Okamura, a affirmé le 6 septembre sur la chaîne Nova que sa formation poserait comme condition à une éventuelle participation gouvernementale la révision des permis de séjour accordés aux Ukrainiens vivant en Tchéquie. Selon ses propos, seuls devraient rester ceux qui occupent des emplois délaissés par les Tchèques. La majorité des réfugiés ukrainiens réside actuellement sous régime de protection temporaire, instauré après l’invasion russe en 2022, a rapporté Radio Prague International.

Conséquences économiques et sociales

La République tchèque compte plus de 390 000 Ukrainiens bénéficiant du statut temporaire, dont près de 250 000 sont employés officiellement. Ils contribuent régulièrement aux cotisations fiscales et sociales et renforcent des secteurs en pénurie de main-d’œuvre comme la construction, les services ou l’industrie. Leur présence soutient la croissance du PIB d’environ 1,2 % par an, selon la BIS. Un examen des permis risquerait donc d’entraîner un exode vers d’autres pays européens et de creuser le manque de travailleurs qualifiés, fragilisant l’économie nationale. Pour les familles déjà intégrées, cette incertitude menacerait la stabilité de leur vie quotidienne et pousserait certains vers un statut précaire.

Réactions politiques et enjeux électoraux

Okamura justifie sa position par des difficultés d’accès au logement et des délais plus longs dans les cliniques, niant toute « haine », mais se présentant comme défenseur des citoyens tchèques. Il souhaite également retirer les drapeaux ukrainiens des bâtiments publics si le SPD entre au gouvernement. Les élections législatives des 3 et 4 octobre 2025 détermineront l’avenir de cette stratégie. Selon un sondage STEM, le SPD recueillerait 12,9 % des intentions de vote, derrière le mouvement ANO d’Andrej Babiš, donné favori. Babiš, critique de l’initiative européenne visant à fournir des munitions à l’Ukraine, pourrait former un gouvernement avec le SPD, renforçant des positions eurosceptiques, prorusses et anti-ukrainiennes au sein de la politique tchèque.

Risques pour l’UE et la sécurité régionale

La mise en œuvre des propositions du SPD entrerait en contradiction avec les engagements humanitaires de la Tchéquie au sein de l’Union européenne. Elle affaiblirait également la cohésion européenne face à Moscou, en réduisant l’appui politique et militaire à Kyiv. Les analystes préviennent qu’une telle ligne favoriserait les intérêts du Kremlin, qui cherche à amplifier une image négative des réfugiés ukrainiens en Europe. Par ailleurs, cette rhétorique pourrait accentuer la xénophobie, alimenter les divisions sociales et accroître l’instabilité politique intérieure.

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