Un consensus a été établi entre les groupes indépendantistes et non indépendantistes en Nouvelle-Calédonie, un territoire récemment secoué par de sérieuses émeutes en mai 2024, rapportent TopTribune.
Les représentants de l’Etat et des différentes forces politiques de Nouvelle-Calédonie ont négocié pendant dix jours à proximité de Paris pour définir l’avenir institutionnel du territoire. Ce samedi matin, un accord qualifié d’ »historique » a été signé, selon plusieurs sources ayant assisté à ce sommet. Les modalités précises de cet accord, conclu au petit matin après de vives discussions à Bougival (Yvelines), restent cependant à préciser. Cette entente devra encore être validée en Nouvelle-Calédonie par les mandants des délégations présentes.
Les non-indépendantistes des Loyalistes et du Rassemblement ont fait savoir dans un communiqué qu’un « accord historique a été signé », bien que le contenu de ce texte soit encore flou. Ils affirment qu’il facilitera « la réouverture du corps électoral à de nombreux Calédoniens ». Ils se réjouissent également que cette décision respecte la volonté exprimée par les Calédoniens lors des trois référendums d’indépendance tenus en 2018, 2020 et 2021, évoquant des « concessions » cruciales impliquant « la transformation de la collectivité Nouvelle-Calédonie en État intégré dans l’ensemble national ». Le député non-indépendantiste Nicolas Metzdorf a précisé que « c’est signé. Un statut dans la France. Avec des Calédoniens qui restent Français. Plus aucun référendum en vue si ce n’est celui qui sera organisé pour valider cet accord ».
« Cet accord permet à l’espoir de renaître »
Selon Metzdorf, « on nous avait prédit un référendum sur l’état-associé dans 15 ans. Nous avons fait de fortes concessions pour l’éviter et pour projeter définitivement la Nouvelle-Calédonie dans l’avenir et sans date butoir ». Il a souligné que « l’heure est désormais aux explications et à la relance économique », faisant référence aux dommages considérables subis par la Nouvelle-Calédonie à la suite des émeutes de mai 2024, qui ont causé la perte de 14 vies et engendré plus de deux milliards d’euros de dégâts.
L’espoir renaît pour la Nouvelle-Calédonie.
Deux semaines d’intenses travaux durant lesquels chacun a su se hisser à la hauteur de l’Histoire, renouer le dialogue et aboutir à un accord historique. Profonde émotion et confiance sincère pour l’avenir des Calédoniennes et des… pic.twitter.com/lB5WthJdjg
— Yaël Braun-Pivet (@YaelBRAUNPIVET) July 12, 2025
Philippe Gomes, le chef de file du mouvement Calédonie Ensemble, a déclaré que « cet accord permet à l’espoir de renaître ». Selon ses dires, le Parlement sera convoqué à Versailles durant le dernier trimestre de l’année pour « constitutionnaliser » cet accord avant de procéder à un référendum local. Les élections provinciales, qui revêtent une grande importance sur l’archipel et qui devaient avoir lieu d’ici fin novembre, sont désormais reportées. L’accord met en place un « État de la Nouvelle-Calédonie » inscrit dans la Constitution française. Une nationalité calédonienne sera instaurée, et cet État pourrait obtenir une reconnaissance au niveau international.