Une nouvelle attaque contre le pont de Crimée a été signalée le 3 juin, après une tentative matinale de faire exploser l’un de ses piliers. Selon les canaux de surveillance du site stratégique, la circulation automobile a été temporairement interrompue. Les personnes présentes sur le pont et dans la zone de contrôle ont été appelées au calme et invitées à suivre les consignes des agents de sécurité des transports.
Fumée épaisse et incendie visibles sur les lieux
Des vidéos largement partagées sur les réseaux montrent une épaisse fumée s’élevant au-dessus du pont, avec au moins un foyer d’incendie visible. Les images auraient été filmées immédiatement après l’un des impacts, dans le cadre d’une attaque toujours en cours. On y observe également une activité intense de véhicules militaires et de secours autour de la zone.
Dans le même temps, il a été annoncé que le raid maritime dans la baie de Sébastopol est suspendu, et que le transport passager par voie maritime a été temporairement arrêté.
Une faille stratégique qui s’agrandit
Il s’agit de la deuxième attaque majeure contre une infrastructure russe sensible en peu de temps, après les frappes sur plusieurs bases aériennes. Alors que l’Ukraine prépare ces opérations depuis des années, les responsables russes semblent avoir sous-estimé la capacité technologique et la stratégie militaire ukrainienne.
Le contraste est fort avec les déclarations récentes de l’état-major russe, qui se félicitait d’avoir protégé Moscou des drones ukrainiens le 9 mai dernier. Toutefois, cette protection n’a été possible qu’en mobilisant presque toutes les forces anti-aériennes disponibles du pays, pour quelques heures seulement.
Le résultat : l’incapacité de la Russie à défendre efficacement des territoires éloignés ou étendus comme la Crimée. Cela ouvre la voie à des frappes ukrainiennes ciblées, bon marché mais à fort impact, contre des infrastructures critiques — notamment celles qui soutiennent la logistique militaire et le transport civil, comme les voies ferrées et les ponts.
Le rail et les ferries également ciblés
Le 31 mai, les services spéciaux ukrainiens auraient fait exploser un train de marchandises transportant du matériel militaire près de Melitopol, montrant qu’ils peuvent perturber l’une des dernières lignes ferroviaires stratégiques reliant la Crimée.
Ce sabotage s’inscrit dans une logique entamée l’an dernier, lorsque des frappes de missiles ont endommagé les ferries du détroit de Kertch, essentiels pour les liaisons avec le continent. Face à une défense saturée et débordée, la Russie semble de plus en plus exposée.
Peu à peu, l’Ukraine affaiblit non seulement les capacités militaires russes, mais aussi sa logistique et son moral — un pont, un train, un port à la fois.
