Pour célébrer avec faste la fin de cinq ans de travaux, trois temps forts sont programmés entre fin novembre et début décembre.
Cinq ans après l’incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris en avril 2019, le calendrier de réouverture du site a été précisé, mercredi 13 novembre, lors d’une conférence de presse. Une séquence en trois temps : d’abord, une ultime visite présidentielle sur le chantier de restauration, le 29 novembre, pour saluer tous ceux qui ont participé à la reconstruction ; ensuite, une cérémonie symbolisant la remise de l’édifice religieux par l’Etat à l’Eglise, au cours de laquelle Emmanuel Macron prendra la parole. Enfin, une première messe en public pour consacrer l’autel et l’intérieur de la cathédrale aura lieu le dimanche 8 décembre.
Une dernière visite de chantier le 29 novembre
Emmanuel Macron se rendra dans la cathédrale pour une ultime visite de chantier. A l’image de ce qu’il avait pu faire lors de ses précédents passages sur le site, le président de la République prendra la parole depuis la cathédrale – pas encore rendue au culte, pour ne pas contrevenir, selon l’Elysée, au principe de laïcité et séparation des Eglises et de l’Etat. « La cathédrale ne sera pas ouverte [au public], il n’y a pas d’ambiguïté vis-à-vis de cette prise de parole. »
Cette visite sera l’occasion de mettre à l’honneur tous ceux qui ont œuvré à la reconstruction de la cathédrale lors des cinq dernières années : les Compagnons du devoir seront ainsi tous invités (mais tous ne viendront probablement pas, certains vivant loin de Paris ou étant engagés sur d’autres chantiers). « Le but est d’en réunir un maximum », assure l’Elysée. Autre hommage à ceux qui ont permis la reconstruction : une liste de leurs noms sera inscrite dans la flèche, à commencer par celui du général Georgelin, qui a présidé à la reconstruction jusqu’à son décès, en août 2023.
Un discours présidentiel sur le parvis le 7 décembre
Ce sera le temps fort politique de la séquence. Emmanuel Macron présidera la cérémonie de remise de la cathédrale à l’Eglise de France, samedi 7 décembre. Un nouveau discours présidentiel est attendu sur le parvis de l’édifice et non à l’intérieur, ce qu’a confirmé l’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich. « Ce discours s’adressera à tous les Français », assure le palais présidentiel. « Ce sera un temps républicain et laïque avant un temps religieux puis musical dans Notre-Dame ». « Et la cérémonie sera retransmise dans le monde entier ». En effet, de nombreux chefs d’Etat sont attendus, notamment des pays donateurs – « pas forcément tous de culture chrétienne », glisse l’Elysée. On ignore encore si ces derniers seront par ailleurs reçus à l’Elysée, sur le modèle de ce qui s’était passé avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, en juillet. Le pape François ne devrait pas être présent, mais privilégier une visite en Corse une semaine plus tard, le 15 décembre.
La première messe le 8 décembre
La première messe dans la cathédrale reconstruite se déroulera le dimanche 8 décembre, présidée par Mgr Ulrich, en présence du chef de l’Etat. « Il n’est pas interdit au président de la République, que ce soit à titre personnel ou en tant que chef de l’Etat, d’assister à des offices religieux » mais il « ne communie jamais », justifie l’un de ses conseillers. Ensuite, les messes et les cérémonies religieuses pourront reprendre dans l’édifice. Notre-Dame rouvrira alors au public et sera même accessible « jusqu’à 22 heures » la première semaine de sa réouverture, du 8 au 14 décembre, a aussi précisé le recteur de la cathédrale, Olivier Ribadeau Dumas.
Un système de billetterie gratuit permettra aux particuliers de réserver une entrée « l’avant-veille, la veille ou le jour même » de la visite, a précisé Sybille Bellamy-Brown, la responsable de la gestion des publics de la cathédrale.
Les travaux ne sont pourtant pas tout à fait achevés. Il s’agit plus de finitions que de gros œuvre, mais n’empêche. Selon l’Elysée, il reste encore 140 millions d’euros dans l’enveloppe prévue, mais la conjoncture budgétaire tendue pourrait entraîner une réduction de la voilure. « Ce sera déterminé dans le cadre de la préparation des futurs budgets », botte en touche l’Elysée.