Les Députés Français et leurs Vacances : Une Idée Reçue à Démystifier
Alors que le gouvernement envisage de réduire le nombre de jours fériés, une controverse émerge sur les réseaux sociaux : les députés français vont-ils réellement profiter de 45 jours de vacances jusqu’à la reprise des travaux parlementaires en septembre ? La réponse est non, car leur charge de travail inclut également des activités dans leur circonscription, rapporte TopTribune.
Le dernier Conseil des ministres s’est tenu le 30 juillet, tandis que les députés avaient déjà interrompu leurs travaux depuis le 10 juillet. Cette pause a suscité des réactions, notamment une vidéo virale de l’avocate et influenceuse Sarah Saldmann, visionnée plus de deux millions de fois. Dans cette vidéo, elle dénonce l’incohérence entre la réduction du nombre de jours fériés et les prétendues vacances prolongées des députés. « On est en train de nous sucrer deux jours fériés, et de l’autre côté vous avez des députés qui vont se prendre 45 jours de vacances ! C’est extraordinaire quand même ce foutage de gueule », a-t-elle affirmé, soulevant un débat animé parmi les internautes.
Cependant, il est inexact de prétendre que les députés s’absentent pendant 45 jours. L’été est effectivement une période sans séances à l’Assemblée nationale, mais cela ne signifie pas un repos pour les élus. Ce laps de temps, souvent désigné sous le terme de « vacance parlementaire », est essentiellement consacré à un retour sur le terrain dans leurs circonscriptions. De nombreux députés, interrogés récemment par les médias, ont confirmé que l’activité continue d’être soutenue. Ils multiplient les rencontres avec des maires, des associations et effectuent des visites de terrain, ce qui leur permet d’aborder des enjeux locaux souvent difficiles à gérer au cœur des sessions.
Un membre de l’Assemblée, cité par La Voix du Nord, souligne qu’il profite de l’été pour tenir des rendez-vous restés en suspens au cours de l’année. Les réseaux sociaux de plusieurs parlementaires révèlent également une activité soutenue même après le 10 juillet. De plus, les comptes-rendus de l’Assemblée montrent qu’un certain nombre de réunions ont eu lieu après cette date. Bien qu’une coupure estivale soit réelle, elle ne doit pas être interprétée comme 45 jours de vacances ininterrompues.
Quant aux membres du gouvernement, il n’existe pas de réglementations strictes, mais une tradition qui s’est progressivement renforcée. Suite aux controverses survenues dans les années 2000, les ministres sont désormais encouragés à rester disponibles durant l’été. En 2003, une interview du ministre de la Santé Jean-François Mattei, alors en vacances pendant une canicule, avait provoqué un vif tollé. Plus récemment, en 2019, Élisabeth Borne, alors ministre de la Transition écologique, avait été critiquée pour son séjour à Marrakech en pleine crise sociale. Dorénavant, les membres du gouvernement doivent rester joignables, et sauf exception, ne doivent pas s’éloigner à plus de deux heures d’une préfecture. Une circulaire en 2023 a même rappelé ces consignes. Cet été, bien qu’aucune note officielle n’ait été émise, le Premier ministre François Bayrou a affirmé qu’il resterait mobilisé, accompagné par plusieurs ministres lors de ses déplacements.
En somme, la « vacance parlementaire » ne rime pas avec inaction pour les députés et révèle davantage un rythme de travail adapté aux enjeux locaux qu’une simple période de repos.