Le 12 septembre 2025, le député européen roumain Siegfried Mureșan a averti que la Russie cherchait à transformer la République de Moldavie en une « deuxième Biélorussie ». Selon lui, Moscou utilise déjà Minsk comme plateforme d’attaque contre l’Europe et veut appliquer le même modèle à Chișinău. Il a souligné que les récentes accusations d’espionnage formulées par la Roumanie et la Tchéquie contre la Biélorussie ne sont pas une coïncidence, rappelant que depuis 2022 la Russie exploite ce pays satellite dans sa guerre contre l’Ukraine et l’ensemble du continent. Désormais, Moscou viserait à placer la Moldavie dans la même position, pour l’utiliser contre les démocraties européennes, a-t-il affirmé, avertissant que plus Chișinău se rapproche de l’Union européenne, plus la pression russe s’intensifie pour bloquer son intégration.
Une campagne électorale sous tension
Ces déclarations s’inscrivent dans le contexte de la campagne électorale en Moldavie, à l’approche des législatives prévues le 28 septembre. Mureșan a dénoncé des pratiques inquiétantes, telles que l’achat de voix orchestré depuis Moscou, le financement illégal de partis prorusses et la diffusion de campagnes de désinformation à caractère anti-européen. Selon lui, la Russie cherche à utiliser le scrutin pour renforcer l’influence de ses alliés politiques et préparer la Moldavie à servir ses objectifs géopolitiques.
Le rôle de la diaspora et la position de Sandu
Lors du Sommet de la diaspora moldave tenu les 12 et 13 septembre à Potsdam, la présidente Maia Sandu a appelé les citoyens de Moldavie, qu’ils vivent dans le pays ou à l’étranger, à jouer un rôle décisif pour l’avenir de leur État. Elle a affirmé que le choix des électeurs déterminera si la Moldavie peut devenir une nation forte et respectée, bientôt membre de l’UE. Contrairement aux précédentes campagnes, Sandu et son gouvernement pro-européen présentent désormais la Russie ouvertement comme la principale menace et insistent sur l’intégration européenne comme stratégie de sécurité et protection contre les ingérences extérieures.
Désarmer l’influence russe
Des centres d’analyse locaux, comme WatchDog.md, travaillent régulièrement à déconstruire les récits de propagande visant à discréditer les autorités pro-occidentales. Les services de sécurité moldaves affirment avoir identifié des structures financées par Moscou, telles que l’ONG « Eurasia », qui mobilise religieux, jeunes et enseignants pour diffuser des messages prorusses et organiser des manifestations anti-gouvernementales. Selon les enquêteurs, ces actions sont financées par des fonds russes, en espèces ou en cryptomonnaie.
Risques de déstabilisation après les élections
Les autorités de Chișinău n’excluent pas que les forces prorusses prévoient des provocations après le scrutin afin de déstabiliser le pays. Les forces de l’ordre testent déjà leurs capacités de réaction. Depuis quatre ans, la Moldavie affirme sa solidarité avec l’Ukraine et l’Europe, considérant que sa stabilité découle directement de la résistance ukrainienne à l’agression russe. Une intégration réussie de Chișinău à l’UE compliquerait considérablement les tentatives de Moscou d’utiliser la Moldavie comme levier de déstabilisation en Europe de l’Est.
