Le narcotrafic devient un enjeu majeur des municipales 2026 en France
Le narcotrafic, ayant largement débordé des grandes villes pour toucher les petites communes, émerge comme un enjeu central des élections municipales de 2026. Face à ce fléau, l’État intensifie ses efforts pour restaurer le contrôle sur les quartiers et villages impactés par la drogue, rapporte TopTribune.
La réunion, présidée par Emmanuel Macron le 19 novembre, a rassemblé les principaux acteurs de la lutte contre le narcotrafic, dans un contexte où des villes comme Marseille et Grenoble sont particulièrement touchées. Cette situation a incité l’Association des maires de France à s’engager activement, lors de son congrès actuel à Paris, pour répondre aux préoccupations croissantes des élus locaux face aux pressions liées au trafic.
Les statistiques montrent que l’insécurité liée à la drogue est devenue la première préoccupation des Français pour ces élections municipales. Parallèlement, des élus comme Franck Allisio, candidat RN à Marseille, plaident pour l’instauration d’un « état d’urgence », une proposition qui suscite le scepticisme quant à son efficacité face à des problèmes aussi enracinés.
La montée du narcotrafic s’explique par une consommation de drogue de plus en plus banalisée, même dans les territoires isolés. Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez, souligne : « sans consommateurs, pas de trafic et pas de drames ». Des voix comme celle de Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, rappellent que chaque gramme de drogue a un coût humain important. L’expression « tsunami blanc » de Bruno Retailleau illustre également la gravité de la situation.
En 2016, 54% des communes étaient concernées par la drogue ; désormais, ce chiffre atteint 80%. Les flux financiers issus du trafic de stupéfiants sont estimés à au moins quatre milliards d’euros par an, aggravés par un retard de l’État à répondre efficacement à cette menace. Un rapport de la Cour des comptes avait critiqué l’insuffisance du plan anti-stupéfiants de 2019-2023, révélant à quel point la menace avait été sous-estimée.
Pour y remédier, l’État a renforcé ses moyens avec une nouvelle législation promulguée en juin, qui met en place un parquet national dédié au narco-banditisme et facilite le gel des avoirs des trafiquants. Emmanuel Macron prévoit de se rendre à Marseille mi-décembre pour diriger cette mobilisation nationale. Cependant, seule une stratégie durable permettra de reconquérir les territoires perdus par la République au profit du narcotrafic.