Trois prétendants aspiraient au poste, mais c’est finalement Emmanuel Grégoire qui a été sélectionné. Lors de la réunion du 30 juin 2025, les membres du Parti socialiste parisien l’ont désigné comme leur candidat pour les municipales de 2026, après une compétition intense entre l’ancien adjoint de Anne Hidalgo, désormais en disgrâce, et Rémi Féraud, le dauphin officiel de la maire sortante, rapporte TopTribune.
« La mairie est à nous ! »
Emmanuel Grégoire, âgé de 47 ans et ancien bras droit de l’édile, a recueilli 52,61 % des voix parmi environ 1500 votants socialistes parisiens, selon les résultats communiqués à la presse en fin de soirée par la fédération PS parisienne.
Rémi Féraud, sénateur de 53 ans et candidat fixé par Anne Hidalgo, a obtenu 44,33 % des suffrages. Tandis que Marion Waller, 33 ans, ancienne conseillère de la maire et candidate surprise de ce scrutin, a enregistré 3 % des voix.
« Nous allons à présent discuter avec Emmanuel (Grégoire) de l’importance de rassembler tous les socialistes parisiens pour établir les bases d’une campagne dynamique, avec l’objectif clair de maintenir Paris à gauche en mars 2026 », a affirmé Lamia El Aaraje, première secrétaire fédérale du PS à Paris, tout en annonçant les résultats.
Anne Hidalgo a félicité Emmanuel Grégoire pour son succès, exprimant sa gratitude envers Rémi Féraud pour sa belle campagne. Le vainqueur a répondu en remerciant Hidalgo pour les dix années de collaboration et en soulignant qu’il a appris à aimer Paris à ses côtés. Les partisans présents dans la salle lançaient : « La mairie est à qui ? Elle est à nous ! »
« Mon unique obsession : rassembler »
« Je n’ai qu’une obsession : rassembler toute la gauche », a-t-il déclaré. Il a également ajouté, « Après avoir remporté la bataille de la gauche, il sera crucial de gagner contre la droite », suscitant des chants d’« Unité ! Unité ! » parmi les militants.
Son adversaire, Rémi Féraud, a également exprimé ses « félicitations » à Grégoire sur X, soulignant que maintenir Paris à gauche est fondamental. Marion Waller, tout en saluant sa victoire, est apparue à ses côtés devant les militants et les caméras.
En annonçant son retrait d’une candidature à un troisième mandat en novembre, Anne Hidalgo, aujourd’hui âgée de 66 ans, avait désigné Rémi Féraud comme son successeur, déclenchant ainsi un conflit interne avec Emmanuel Grégoire, son ancien adjoint avec qui les relations se sont détériorées après une déclaration de candidature à l’Hôtel de Ville.
Une campagne sous tension
La campagne interne s’est intensifiée durant sept mois, créant un climat de tensions, notamment lors du choix de la date de la primaire, où des irrégularités ont été suspectées par le camp de Grégoire.
Anne Hidalgo a ensuite déclaré qu’elle n’apporterait pas son soutien à son ancien protégé en cas de victoire, lui reprochant sa « trahison », surtout après son échec lors des présidentielles de 2022, où il a obtenu un score particulièrement bas (1,7 %). Ces déclarations ont provoqué l’indignation parmi de nombreux militants.
Emmanuel Grégoire a mis en avant son engagement pour un droit à vivre à Paris, à travers des propositions telles qu’un bail citoyen pour les locataires ou la création de zones de calme sans véhicules à deux roues la nuit. Conseiller métropolitain, il a également arpenter les rues du Grand Paris pour promouvoir ses idées.
Fier de mener une campagne « libre », il a affiché l’appui de plus de 800 militants, ainsi que le soutien d’anciens Premiers ministres tels que Lionel Jospin et Jean-Marc Ayrault, ainsi que de l’ex-maire Bertrand Delanoë.
A l’instar de ses deux rivaux, il a explicitement exclu toute alliance avec LFI. Contrairement à David Belliard, un candidat écologiste estimé comme le mieux placé à gauche dans un récent sondage face à Rachida Dati, avec 17 % d’intentions de vote. Grégoire et Féraud suivaient de près avec des scores de 16 % et 14 % respectivement.
Avec AFP.