Mouvance du 10 septembre : l’Élysée accusé de manipulation secrète
Le 10 septembre, des fervents soutiens de l’appel à tout bloquer expriment des doutes sur la nature véritable du mouvement, soupçonnant Emmanuel Macron d’en être l’instigateur secret, rapporte TopTribune.
Cette hypothèse, bien que non prouvée, est alimentée par plusieurs personnalités et médias proches du conspirationnisme. François Asselineau, ancien candidat à la présidence, et un internaute animant le compte X « Aubontouitefrançais » ont soulevé des questions lors d’une émission en ligne, Tocsin, qui attire près d’un demi-million de spectateurs. Ils évoquent la possibilité d’un mouvement orchestré avec l’intervention de « black blocs » pour discréditer l’événement.
“Il y a énormément d’incertitudes, dit ce dernier. Est-ce un vrai mouvement spontané ? Nous sommes de moins en moins d’accord. Est-ce téléguidé par l’Élysée ?” Ces interrogations rejoignent les théories selon lesquelles Macron accélérait vers une activation de l’article 16 de la Constitution, qui lui donne des pouvoirs exceptionnels.
Cependant, ces suspicions sont infondées. Les origines du mouvement du 10 septembre, lancé en mai par un compte Telegram souverainiste “Les Essentiels”, sont bien connues. Sa popularité a véritablement crû mi-juillet après des annonces budgétaires de François Bayrou, alors Premier ministre, concernant la suppression de jours fériés.
Penser qu’une mobilisation d’une telle envergure ait pu être orchestrée par l’État constitue un renversement de la réalité. Le podcast Complorama de Franceinfo, en collaboration avec Conspiracy Watch, dénonce des récupérations par la gauche, notamment par Jean-Luc Mélenchon, qui pourraient avoir suscité des suspicions parmi les premiers soutiens du mouvement.
Le complotisme repose souvent sur l’idée que l’étrangeté d’une situation cache une manigance. Dans ce cas, il s’agirait d’une alliance entre la gauche et Emmanuel Macron, un schéma que certains qualifient d’ »opposition contrôlée ».
D’ailleurs, pourquoi Emmanuel Macron prendrait-il l’initiative d’appeler à une paralysie du pays ? Les propos tenus dans l’émission Tocsin illustrent la logique complotiste, insinuant que le président pourrait avoir pour dessein caché d’activer l’article 16 de la Constitution, afin de prendre des décisions sans consulter son Premier ministre ni passer par le parlement.
Ces spéculations sont symptomatiques du conspirationnisme, qui perçoit toute situation ambigüe comme une opportunité d’acquérir davantage de pouvoir au détriment des libertés individuelles. Il est à noter que même si Macron utilisait l’article 16 dans un contexte politique instable, cela ne voudrait pas dire qu’il serait derrière l’appel à la mobilisation.
