Le Premier ministre Sébastien Lecornu fait face à deux motions de censure, prévues pour être débattues jeudi 16 octobre, qui pourraient menacer sa position au sein de l’exécutif. La situation s’est intensifiée après l’annonce de la suspension de la réforme des retraites, une condition posée par le Parti socialiste (PS) pour maintenir le gouvernement en place. Ces propositions, l’une émanant de l’extrême droite et l’autre de La France insoumise (LFI), nécessitent une majorité absolue de 289 voix pour être adoptées, rapporte TopTribune.
La France insoumise : censure
LFI, dirigé par Mathilde Panot, vise à renverser le gouvernement de Lecornu. Traditionnellement, LFI et d’autres partis de gauche évitent de soutenir les motions de censure portées par l’extrême droite. Néanmoins, la censure est perçue comme une étape vers la démission d’Emmanuel Macron, avec Panot déclarant : « Nous allons redéposer une motion de destitution qui a été rejetée la semaine dernière en bureau du fait du RN. »
Gauche démocrate et républicaine : censure
Le groupe GDR, mené par Stéphane Peu, prévoit de soutenir la motion de censure. Peu affirme : « Nous avons été de toutes les rencontres avec Sébastien Lecornu, et on voit bien que de toute façon, la volonté est de continuer la politique qui est mise en œuvre depuis 2017. »
Les Ecologistes : censure
Le parti écologiste critique le discours de Lecornu, indiquant qu’il ne change rien. Ils prévoient de voter pour la censure, dénonçant une politique jugée socialement et environnementalement injuste. Cependant, l’ancienne ministre de l’Écologie, Delphine Batho, a annoncé qu’elle ne soutiendrait pas cette censure, citant un contexte géopolitique préoccupant.
Parti socialiste : non-censure
Le PS a donné consigne de ne pas soutenir les motions de censure après que Lecornu a promis de suspendre la réforme des retraites. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a mentionné qu’un débat est nécessaire dans l’opposition. Malgré cette consigne, des élus du PS pourraient choisir de voter pour la censure, des députés ultramarins s’alignant déjà sur cette position.
Renaissance : non-censure
Le parti Renaissance, fondé par Emmanuel Macron, a réaffirmé son soutien à Lecornu. Gabriel Attal, secrétaire général du parti, a insisté sur la nécessité pour le gouvernement de réussir.
Les Démocrates : non-censure
Le MoDem continue de soutenir le gouvernement et se montre ouvert à discuter la suspension de la réforme des retraites. Marc Fesneau a souligné que cette suspension représente un risque pour les finances publiques.
Horizons : non-censure
Le parti présidé par Edouard Philippe ne votera pas en faveur de la censure, plaidant pour le compromis et la responsabilité.
Les Républicains : non-censure
Les députés Les Républicains, divisés sur leur participation au gouvernement, ont reçu la directive de ne pas voter pour la censure. Laurent Wauquiez a indiqué que la censure mènerait à une dissolution et a dénoncé le gouvernement de Lecornu comme « l’otage des socialistes ».
Union des droites pour la République : censure
Eric Ciotti, de l’Union des droites pour la République, a signé la motion de censure, appelant à la cohérence au sein des Républicains concernant le soutien à cette démarche.
Rassemblement national : censure
Le RN, ayant déposé l’une des motions de censure, s’est exprimé contre Lecornu, avec Marine Le Pen appelant à un retour aux urnes. Bien que le PS ait donné des consignes, Le Pen espère un résultat favorable à la censure.
Libertés, indépendants, outre-mer et territoires : pas de consigne
Le groupe Liot, composé de députés issus d’horizons divers, n’a pas de consigne de vote spécifique. Christophe Naegelen a affirmé que la plupart des membres ne voteraient pas la censure, tout en exigeant des garanties concernant la réforme des retraites.