A l’approche du vote de confiance, prévu le 8 septembre à l’Assemblée nationale, Pierre Moscovici tire la sonnette d’alarme. « La France a besoin d’un budget dans les temps », a déclaré le président de la Cour des comptes sur LCI, rapporte TopTribune.
La situation financière n’est « pas critique, mais tout de même préoccupante », souligne l’ancien ministre. Il rappelle « qu’il y a une contrainte prévue par la Constitution et par les lois organiques de finances selon laquelle le Parlement doit disposer de 70 jours de débats ».
En vertu de ce cadre, « nous avons jusqu’au 15 octobre pour avoir un budget », explique-t-il alors que le gouvernement jouera sa survie le 8 septembre.
Environ 114 % du PIB
L’enjeu du budget défendu par François Bayou est d’obtenir 44 milliards d’euros d’économies en guise de première étape pour réduire le déficit public à moins de 3 % du PIB en 2029, seuil à partir duquel la dette n’augmenterait plus selon le Premier ministre. Aujourd’hui, la dette publique française représente près de 114 % du PIB, la troisième plus importante de la zone euro derrière la Grèce et l’Italie.
Toutefois, pas de scénario catastrophe selon Pierre Moscovici, « parce que nous gérons bien notre dette, que nous appartenons à la zone euro et que nous avons des impôts qui rentrent. […] Mais alors, le vrai problème, c’est le coût de notre dette », qui « interpelle les marchés ».
« Dette majoritairement détenue par des étrangers »
La charge de la dette, à savoir les intérêts payés chaque année aux créanciers, est susceptible de devenir le premier poste de dépenses budgétaires, devant l’éducation nationale et la défense.
« Notre dette, contrairement à d’autres, notamment la dette italienne ou japonaise, est détenue majoritairement par des étrangers, à 53 ou 55 %. […] S’ils estiment que le pays n’est pas géré, ils renchérissent le coût de la dette », a-t-il expliqué. « Les conséquences pour les Français, c’est qu’on ne peut pas faire le reste. Si vous remboursez 100 milliards d’euros par an […] l’action publique se trouve étranglée », a-t-il poursuivi.