Lors d’un briefing à Moscou le 12 septembre 2025, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a fermement nié les accusations de Chișinău selon lesquelles le Kremlin et l’Église orthodoxe russe chercheraient à influencer le résultat des élections parlementaires en République de Moldavie. Selon elle, « les autorités moldaves n’ont aucune preuve que la Russie, par l’intermédiaire du patriarcat de Moscou, interfère dans le processus électoral ».
La réaction de Moscou et l’affaire de l’archevêque Markel
Zakharova a également dénoncé la décision des forces de l’ordre moldaves d’empêcher l’archevêque Markel, figure du patriarcat de Moscou, de quitter le pays pour participer à une cérémonie religieuse en Israël. Elle a exhorté les organisations internationales à donner « une évaluation de principe » à ce qu’elle a qualifié d’« actions scandaleuses » des autorités moldaves. Markel est connu pour ses prises de position favorables à un rapprochement géopolitique de la Moldavie avec la Russie et pour son opposition à l’intégration euro-atlantique du pays.
Inquiétudes concernant l’influence religieuse
Les autorités moldaves et plusieurs analystes indépendants estiment toutefois que Moscou utilise l’Église orthodoxe russe comme un instrument d’influence politique, particulièrement en période électorale. Des prêtres affiliés au patriarcat de Moscou diffusent régulièrement des messages prorusses, critiquent l’intégration européenne et soutiennent les partis favorables au Kremlin. La Commission électorale centrale a rappelé aux organisations religieuses l’interdiction de toute propagande politique, tandis que l’Union européenne s’est dite préoccupée par des campagnes de désinformation menées via des structures ecclésiastiques.
Financement et réseaux d’appui
Selon les enquêtes, des fonds transiteraient vers la Moldavie par des réseaux liés à l’oligarque russe Konstantin Malofeev et à l’homme d’affaires moldave Ilan Shor. Ces financements alimenteraient des partis prorusses et l’organisation de manifestations antigouvernementales et antioccidentales. Par ailleurs, le patriarcat de Moscou conserve un contrôle direct sur la métropole de Chișinău, désignant des évêques en Transnistrie sans consultation locale, et s’oppose à tout rapprochement spirituel de la Moldavie avec la Roumanie. Le métropolite de Moldavie, Vladimir, a accusé l’Église russe de vouloir intégrer le pays dans le « monde russe », en contradiction avec l’héritage latin du peuple moldave.