Moscou maintient son ancrage à Barentsburg malgré la perte économique
Moscou maintient son ancrage à Barentsburg malgré la perte économique

Moscou maintient son ancrage à Barentsburg malgré la perte économique

13.08.2025 17:30
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Malgré la fermeture progressive de ses mines ailleurs, la Russie conserve sa présence à Barentsburg, petit village charbonnier sur l’archipel norvégien du Svalbard. Officiellement motivée par l’exploitation minière, cette implantation répond surtout à des objectifs stratégiques et politiques. Selon The Economist, la valeur du site dépasse largement le charbon, offrant à Moscou un prétexte pour maintenir un pied sur ce territoire de l’OTAN, potentiellement exploitable en cas de crise par des moyens militaires ou hybrides.

Un statut juridique qui limite mais n’empêche pas les tensions

Le Svalbard est régi par le traité de 1920 qui reconnaît la souveraineté norvégienne tout en garantissant à tous les signataires des droits égaux d’établissement et d’activité économique. L’accord établit aussi une zone démilitarisée, interdisant toute base navale ou infrastructure militaire. Toutefois, sa position au cœur de l’Arctique en fait un poste d’observation idéal pour contrôler les routes maritimes et aériennes entre le Groenland et la Norvège. Depuis l’invasion de l’Ukraine, les services occidentaux craignent que Moscou n’exploite cette enclave pour affaiblir l’OTAN dans la région.

Des signaux d’alerte répétés

Ces dernières années, plusieurs incidents ont alimenté la méfiance d’Oslo. En 2022, des chalutiers russes ont endommagé un câble de communication reliant l’archipel au continent. En mars 2025, Moscou a accusé la Norvège de « militariser » le Svalbard, en violation du traité, accusation rejetée par Oslo. Parallèlement, la présence régulière de navires de recherche russes liés à la marine, opérant des relevés radar et acoustiques, renforce les soupçons d’activités de renseignement.

Un enjeu qui dépasse la Russie

La station de recherche polaire chinoise « Huanghe » alimente aussi les interrogations. Certains analystes n’excluent pas une coopération tacite sino-russe autour du Svalbard, pouvant aller au-delà de la simple recherche scientifique. Avec le réchauffement climatique rendant le passage du Nord-Est plus accessible, le contrôle de l’archipel devient un atout stratégique majeur pour la surveillance, la logistique et même l’accès aux ressources. De plus, la présence sur place du dépôt mondial de semences, destiné à préserver la diversité agricole en cas de catastrophe, confère au Svalbard une importance géopolitique supplémentaire.

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