Mort du pape François : on vous présente le pré-conclave, qui permet d'affiner la prise de décision jusqu'au début du vote
Mort du pape François : on vous présente le pré-conclave, qui permet d'affiner la prise de décision jusqu'au début du vote

Mort du pape François : on vous présente le pré-conclave, qui permet d’affiner la prise de décision jusqu’au début du vote

30.04.2025
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Les congrégations générales, qui se tiendront quotidiennement jusqu’au 6 mai, se sont avérées déterminantes dans l’élection du pape François en 2013.

Les cardinaux sont réunis au Vatican lors de la cinquième congrégation générale, le 28 avril 2025. (MARIO TOMASSETTI / VATICAN MEDIA / AFP)
Les cardinaux sont réunis au Vatican lors de la cinquième congrégation générale, le 28 avril 2025. (MARIO TOMASSETTI / VATICAN MEDIA / AFP)

Le conclave ne s’est pas encore réuni, mais les tractations vont déjà bon train au Vatican. Arrivés à Rome après la mort du pape François, les cardinaux ont décidé que l’assemblée destinée à s’accorder sur le nom du 267e souverain pontife débuterait le 7 mai. Cette date a été annoncée lundi 28 avril à l’issue de la cinquième congrégation générale des cardinaux. Bien moins connues que le cérémonial qui entoure le conclave, ces réunions préparatoires privées, dont la première s’est tenue le 22 avril sont pourtant déterminantes. L’élection d’un pape commence à bas bruit, à l’occasion de ces réunions quotidiennes.

Elles doivent se tenir quotidiennement au Vatican jusqu’au 6 mai inclus (à l’exception des 1er et 4 mai). Elles sont ouvertes à tous les cardinaux, y compris ceux qui, âgés de plus de 80 ans, n’ont plus le droit de participer au conclave. L’idée est que chacun puisse avoir voix au chapitre. Lors de la cinquième congrégation, lundi, environ 180 cardinaux étaient présents, parmi lesquels figuraient plus de 100 cardinaux électeurs.

Le cardinal Giovanni Battista Re (au centre, à gauche du tableau) s'exprime lors de la cinquième réunion de la congrégation au Vatican, le 28 avril 2025. (MARIO TOMASSETTI / VATICAN MEDIA / AFP)
Le cardinal Giovanni Battista Re (au centre, à gauche du tableau) s’exprime lors de la cinquième réunion de la congrégation au Vatican, le 28 avril 2025. (MARIO TOMASSETTI / VATICAN MEDIA / AFP)

Ces réunions stratégiques s’apparentent en partie à une rentrée des classes pour des cardinaux arrivés en urgence des quatre coins du monde à l’annonce du décès du souverain pontife. « Tous ne se connaissent pas », explique au quotidien Il Corriere della sera le haut dignitaire italien Gualtiero Bassetti, qui fait partie des non-électeurs (il a 83 ans). Deux tiers d’entre eux ont été nommés par François au cours de son pontificat, entre 2013 et 2025. Ainsi, l’écrasante majorité participera à un conclave pour la première fois. « Il y a un bon climat entre nous », rapporte Gualtiero Bassetti.

Attaché à une meilleure représentation de l’Eglise en dehors de l’Europe, le pape argentin s’était évertué, ces dernières années, à faire cardinaux des hommes aux profils différents. Le nouveau collège « présente une diversité riche, géographique et sociologique », affirme Jean-Paul Vesco, archevêque français d’Alger lui-même nommé en décembre, dans les colonnes de Sud-Ouest. Une multitude d’horizons qui rend d’autant plus indispensable ce temps de rencontre institué.

Dresser « le portrait-robot du nouveau pape »

Mais apprendre à se connaître ne constitue pas l’unique but de ces réunions quotidiennes. Elles permettent aussi une « conversation sur l’Eglise et le monde »,assure le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, cité par Vatican News. A huis clos, les cardinaux se parlent, prennent position à tour de rôle sur les grands sujets qui traversent leur institution et définissent les priorités. L’évangélisation, les relations avec les autres religions ou encore la question des violences sexuelles dans l’Eglise ont ainsi été abordées lundi, d’après Vatican News.

Les congrégations portent aussi sur « les qualités du nouveau pape », selon Matteo Bruni. C’est bien là le nerf de la guerre. « En partageant sa vision propre, nous finirons par avoir un panorama objectif de la situation actuelle du monde et de l’Eglise et nous serons dans de bonnes conditions pour faire le portrait-robot du nouveau pape », déroule ainsi le cardinal espagnol de Rabat Cristobal Lopez Romero auprès de Vatican News. « Nous devons établir le profil de la personne qui serait la plus adaptée pour répondre à la situation que nous aurons établie »,explique-t-il encore.

Les rencontres quotidiennes sont d’autant plus indispensables à la nomination du prochain chef de l’Eglise catholique qu’aucune campagne électorale à proprement parler n’est organisée. Les cardinaux font leur choix sans programme politique ni promesses auxquelles se référer. La décision finale peut même parfois se jouer entièrement au moment de ces échanges.

En 2013, lors de ces réunions préparatoires, le pape François, alors Jorge Mario Bergoglio, avait prononcé un discours qui avait fait forte impression, assure le journaliste Gérard O’Connell dans l’ouvrage L’Histoire secrète du conclave qui a changé l’Histoire (Artège, 2020). « Il a marqué des points quand il a pris la parole, et ça s’est fait un peu comme ça, parce qu’il est apparu comme le plus sage », confirme pour franceinfo Bernard Lecomte, spécialiste de l’histoire du Vatican.

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