Emmanuel Macron, accompagné du chancelier allemand Friedrich Merz et du Premier ministre polonais Donald Tusk, a visité Chisinau, la capitale de la Moldavie, ce mercredi 27 août, jour du 34e anniversaire de l’indépendance du pays. Les dirigeants européens ont pour but de « réaffirmer leur soutien total à la sécurité, à la souveraineté et à la voie européenne de la Moldavie », rapporte TopTribune.
L’action intervient alors que la Moldavie, dirigée par la cheffe d’État pro-européenne et pro-ukrainienne Maia Sandu, fait face à une campagne de déstabilisation orchestrée par le Kremlin à l’approche des élections législatives prévues le 28 septembre. En novembre 2024, des élections présidentielles avaient déjà vu la victoire de Sandu, renforçant l’orientation pro-européenne du pays.
L’ingérence russe pour influencer le cours des élections
Maia Sandu avait accusé la Russie, en juillet dernier, de mener une opération « d’ingérences sans précédent » pour « contrôler » la Moldavie. Parmi les méthodes de déstabilisation figurent la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux, ciblant la présidente moldave avec des accusations de détournement de fonds publics, de dépendance à des médicaments psychotropes, et des allégations de préparation d’opérations militaires.
À l’approche des élections législatives, les manipulations du Kremlin semblent viser à discréditer le parti de Maia Sandu, qui risquerait de perdre sa majorité. Des méthodes telles que l’achat de votes, le financement de partis pro-russes par Moscou, et la rémunération de manifestants jusqu’à 3 000 euros pour participer à des manifestations antigouvernementales sont également évoquées.
La Transnitrie déjà sous le joug russe
La Moldavie, ancien territoire soviétique, continue d’être le sujet de l’intérêt territorial russe, qui contrôle déjà la province séparatiste de la Transnistrie, située à l’est du pays. Ce régime russe est perçu comme une base pour les forces russes, bénéficiant jusqu’en janvier dernier de l’approvisionnement en gaz russe.
Pour l’historien Armand Gosu, cité par Le Monde, la stratégie russe ne viserait pas tant la conquête de la Moldavie, mais plutôt sa « fragilisation afin de créer un foyer de déstabilisation au sud-ouest de l’Ukraine ». Par ailleurs, l’État moldave a initié des négociations d’adhésion à l’Union européenne l’année dernière, rendant l’ingérence russe d’autant plus préoccupante dans le cadre de cette intégration.