La culpabilité mal placée découle souvent d’un écart entre la réalité et notre interprétation personnelle. Ce phénomène ne relègue pas simplement d’une erreur, mais émane d’une construction mentale qui est profondément ancrée dans notre vision du monde, influencée par l’éducation et les croyances formatrices de l’enfance ou de l’adolescence, rapporte TopTribune.
Ces schémas précoces tissent une toile de fond qui oriente notre perception. Ils peuvent mener à des sentiments de culpabilité injustifiés dans des situations banales. Si l’on n’y prête pas attention, cette émotion négative peut s’installer durablement, nuisant à notre bien-être quotidien.
Travail, rapport aux autres, erreur de lecture
La culpabilité infondée peut surgir dans divers aspects de la vie. Dans le domaine professionnel ou dans les relations proches, certaines personnes ressentent le poids de ne pas travailler suffisamment. Ce schéma révèle des attentes excessives qui “poussent à croire qu’on ne peut être aimé que si l’on est performant ou parfait”, explique Marion Inigo, psychologue à Montauban.
D’autres cas se percevant incapables de répondre aux attentes, souvent implicites, de leur entourage, notamment vis-à-vis des enfants, en viennent à se culpabiliser de ne pas y parvenir. Un autre phénomène courant, “la soumission par peur du rejet”, pousse à céder systématiquement aux besoins des autres, entraînant une méconnaissance de soi, par crainte de décevoir ou de perdre l’affection.
“Il arrive aussi que l’on ressente de la culpabilité en raison d’un biais interprétatif, correspondant à une erreur de lecture de la réalité”, note la psychologue. “Prenons par exemple un collègue manifestement en souffrance : il n’est pas rare de se sentir fautif de son malaise, sans fondement objectif.”
Comment ne pas se laisser submerger ?
Il est bénéfique de s’interroger sur son propre comportement, mais il est également crucial de différencier les sentiments de culpabilité. Pour réduire cette culpabilité injustifiée, “pratiquez plus d’indulgence envers vous-même, surtout si vous êtes trop exigeant”.
Par ailleurs, “analyser le contexte” s’avère utile, recommande Marion Inigo. Une nouvelle situation, comme un changement d’emploi, peut susciter une culpabilité inconnue auparavant, indiquant possiblement que l’environnement est en cause.
Évitez également les comparaisons avec autrui, car cela peut contribuer à alimenter une culpabilité superflue, notamment en matière d’éducation. “Chaque enfant possède une personnalité et des besoins uniques”, rappelle-t-elle.
En somme, la culpabilité mal placée est fréquemment un signe de désirs cachés tels que la reconnaissance, l’amour ou la sécurité. En identifier la source est déjà un pas vers la résolution. Si cela s’avère insuffisant, il est conseillé de consulter un professionnel pour mieux appréhender ce malaise et en sortir.