Un an après la perte tragique de sa fille Mélanie, âgée de 23 ans, dans un accident de voiture survenu près de Toutens, Bernard Boyer continue de vivre dans l’ombre de son absence. Entre les souvenirs qui s’accumulent et les visites régulières au cimetière, il partage avec émotion un chemin de deuil qui semble interminable, rapporte TopTribune.
Pour Bernard, chaque journée commence et finit par une pensée pour Mélanie. Sur sa table de nuit, le portrait de sa fille lui apporte une certaine consolation. « J’ai l’impression qu’elle est toujours présente, qu’elle m’entend », confie cet homme de 67 ans, alors qu’il évoque son image, que ce soit à travers sa longue chevelure brune, son sourire rayonnant ou même la voix qu’il imaginant encore. Les souvenirs de sa fille l’entourent, particulièrement lorsqu’il prend soin des deux chats qu’elle a laissés derrière elle.
La tragédie a frappé le 11 août de l’année dernière. Ce jour-là, Mélanie, qui avait passé un moment au lac de Saint-Ferréol avec son petit ami Julien, a perdu la vie dans un accident sur le chemin du retour. Son compagnon s’est assoupi au volant et la voiture a percuté un chêne à 17 h 40. Bernard a appris la terrible nouvelle deux heures plus tard. « J’ai crié, j’ai frappé les murs, tout s’est effondré autour de moi… » Lors du procès qui a eu lieu en avril, l’auteur de l’accident a été disculpé par le tribunal. Bernard ne lui en a jamais voulu. « Mélanie était l’amour de sa vie. Nous partageons tous deux cette douleur, il n’y a jamais eu de ressentiment de notre part envers lui. »
Sa fille a été inhumée le 20 août à Albi. Bernard, résident de Muret, se rend régulièrement sur sa tombe, toujours ornée de fleurs. Il lui parle, même si le silence de Mélanie le blesse profondément. « Je fais des efforts pour aller mieux, mais ce n’est pas facile. J’ai consulté un psychologue, et cela m’a un peu aidé », murmure-t-il, la voix chargée d’une mélancolie palpable. Sa femme, cependant, peine à partager ses sentiments avec un professionnel et se retranche sur elle-même, n’ayant même pas le cœur à sortir. Pour occuper son esprit, elle a repris son ancien emploi de garde d’enfants.
« J’étais si fier d’elle… »
Bernard travaillait encore à la suite de la mort de Mélanie, afin de financer ses études de vétérinaire à Zagreb, en Croatie, vendant des pièces automobiles dans différents garages. C’était un métier qu’il avait souvent pratiqué. « Je parvenais également à payer la maison de retraite de ma mère qui est décédée récemment. Je ne lui ai pas révélé que sa petite-fille était partie. Je continue de m’occuper, cela m’aide à avancer…”
Dans quatre ans, Mélanie aurait obtenu son diplôme. Son père ne manquait pas de la féliciter : « On avait nos différends de temps en temps à cause de son caractère difficile, mais j’étais tellement heureux de la voir grandir et réaliser le rêve qu’elle avait eu enfant. Elle était chérie de tous. Je me dis souvent que j’aurais dû profiter davantage d’elle. »
Ce dimanche, à la veille du premier anniversaire de la tragédie, la famille s’est rendue sur le lieu de l’accident. Une gerbe violette en forme de cœur, symbolisant la couleur préférée de Mélanie, y a été déposée. Bernard reçoit souvent un coup de poignard dans son cœur en consultant Instagram, à travers le compte de sa fille. Même sans les photos, les souvenirs surgissent de mille manières, lui rappelant inlassablement son enfant. En novembre dernier, il est devenu grand-père d’une petite fille qui ressemble à Mélanie comme deux gouttes d’eau.