L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a mis à jour, à la mi-décembre, la liste des médicaments accessibles directement en pharmacie. Cette évolution s’inscrit dans un cadre visant à promouvoir l’automédication tout en préservant les normes fondamentales de sécurité et de distribution, rapporte TopTribune.
Un processus d’évolution progressif
Le 11 décembre 2025, l’ANSM a diffusé une version révisée de la liste des médicaments de médication officinale, permettant leur mise à disposition en libre accès au sein des pharmacies. Plutôt qu’une libéralisation instantanée, cette mise à jour s’inscrit dans une démarche continue, fondée sur l’examen des demandes des laboratoires pharmaceutiques.
Il est important de souligner que l’ajout sur cette liste ne dépend pas des pharmaciens, mais est le résultat d’une décision officielle de l’ANSM, basée sur des critères réglementaires définis pour s’assurer qu’un médicament puisse être utilisé sans prescription médicale, tout en minimisant les risques pour les patients.
« L’objectif est de garantir la sécurité sanitaire et la sécurité des patients », précise l’ANSM dans sa documentation.
Médicaments proposés en accès libre
Les médicaments concernés répondent spécifiquement à des situations cliniques jugées adaptées à l’automédication. Il s’agit de traitements pour des troubles bénins, aisément identifiables par les patients, ne nécessitant pas de diagnostic médical préalable.
La liste inclut diverses catégories : médicaments allopathiques, préparations à base de plantes et médicaments homéopathiques. Pour tous ces produits, l’autorisation dépend d’indications thérapeutiques restreintes, de posologies claires et de durées de traitement limitées.
« Les indications thérapeutiques, la durée de traitement et les informations sur la notice permettent leur utilisation, avec le conseil spécifique du pharmacien », raconte l’ANSM.
Exemples provenant de l’actualisation récente
Comme le rapporte Ma Santé News, la révision du 12 décembre 2025 autorise la mise à disposition en libre accès au devant de la pharmacie de diverses spécialités qui auparavant, bien que délivrées sans ordonnance, étaient gardées derrière le comptoir. Parmi celles-ci figurent des veinotoniques comme Flavonoïdes Arrow Conseil® (500 mg et 1.000 mg), des antiacides tels que Gavinium® et Gavinium menthe sans sucre®, un collyre antiallergique nommé Zagrapa® 0,25 mg/ml, ainsi qu’un médicament homéopathique, Choleodoron®.
Ces traitements visent à soulager des symptômes courants, tels que les jambes lourdes, le reflux gastrique, les conjonctivites allergiques légères et certains troubles digestifs fonctionnels. Leur mise en vente vise principalement à améliorer la clarté de l’offre pour les patients, tout en préservant leur statut et leurs conditions d’utilisation.
Un accès libre sous contrôle strict
L’ANSM souligne un aspect essentiel : le libre accès n’implique pas une banalisation des médicaments ou une liberté totale de mise en rayon. La présentation des spécialités autorisées est délibérément restreinte pour éviter tout usage prolongé ou détourné.
« Le conditionnement est adapté à la posologie et à la durée de traitement recommandées », précise l’agence. Lorsque les symptômes perdurent, se répètent ou s’intensifient, l’automédication ne suffit plus et il devient indispensable d’obtenir un avis médical.
Le pharmacien, acteur clé du système
Dans ce cadre, le rôle du pharmacien est crucial. Bien que le médicament soit physiquement accessible, l’intervention du pharmacien reste obligatoire. Celui-ci doit évaluer la situation du patient, déterminer les contre-indications possibles et orienter vers un médecin si nécessaire.
« L’utilisation des médicaments de médication officinale doit se faire avec le conseil particulier du pharmacien d’officine », rappelle l’ANSM. Cette responsabilité se renforce à mesure que l’automédication devient plus intégrée dans les habitudes des Français.
Les enjeux économiques de cette évolution
Si l’accès direct simplifie l’achat pour les patients, le sujet des coûts reste crucial. Les médicaments concernés ne sont pas remboursés par l’Assurance maladie, rendant les prix sujets aux stratégies commerciales des pharmacies et des laboratoires.
Comme l’indique Le Quotidien du Pharmacien, cette évolution demande aux professionnels de santé d’adopter un rôle conseil accru, afin d’éviter les doublons thérapeutiques et les erreurs d’utilisation dans un environnement où l’offre sans ordonnance se fait de plus en plus visible.