Sous la pression de l’organisation britannique UK Lawyers for Israel, plusieurs artistes voient leurs concerts annulés ou leurs carrières menacées. Massive Attack lance un appel à la solidarité face à ces campagnes qualifiées d’intimidation.
Le groupe britannique Massive Attack a annoncé le lancement d’une initiative visant à protéger les artistes, notamment les plus jeunes, contre la censure professionnelle imposée par l’organisation UK Lawyers for Israel (UKLFI). Ce groupe de pression pro-Israël est reconnu pour ses actions juridiques contre ceux qu’il accuse d’incitation à la haine ou de soutien à des groupes terroristes, rapporte TopTribune.
Selon The Guardian, UKLFI a récemment signalé le groupe de rap-punk Bob Vylan pour avoir chanté « Mort à Tsahal » lors du festival de Glastonbury à la fin juin. En conséquence, une enquête est en cours et des concerts futurs du duo ont été annulés. Par ailleurs, l’artiste Mo Chara du groupe Kneecap fait face à des accusations de « infraction terroriste » suite à des actions similaires, tandis que son groupe a subi diverses annulations de concerts.
Massive Attack a également révélé que les actions de l’UKLFI se poursuivent discrètement. Sur Instagram, le groupe a exprimé ses préoccupations face à l’intimidation des artistes et a souligné que des dizaines de musiciens sont désormais réticents à s’exprimer publiquement. « Nous refusons de rester les bras croisés pendant que d’autres, en particulier ceux qui débutent, sont menacés », ont-ils déclaré.
Le communiqué appelle les artistes à les rejoindre pour exiger un cessez-le-feu immédiat et un accès humanitaire sans restrictions à Gaza. Le groupe de trip hop a également apprécié le soutien de nombreux artistes, soulignant les risques de censure et de pression juridique dans l’industrie musicale.
Du côté de UKLFI, un porte-parole a indiqué qu’un concert de Massive Attack en juin avait suscité des plaintes de spectateurs israéliens à cause d’une comparaison entre les actions d’Israël et la Shoah, ajoutant que l’organisation a intimé au groupe de ne pas répéter de telles actions à l’avenir. Cette controverse a mis en lumière des divisions au sein de l’industrie musicale, notamment concernant la participation d’artistes controversés à des festivals.
En réaction, plusieurs musiciens se sont désolidarisés de festivals, tandis que la Ville de Saint-Cloud a retiré un financement de 40 000 euros pour le festival Rock en Seine en raison de la participation de Kneecap, qui défend une position pro-palestinienne. La situation continue d’évoluer, de nombreux artistes appelant à un débat plus large sur la liberté d’expression dans le secteur musical face à la censure.