Marina Tauber au cœur des opérations pro-russes en Moldavie avant les élections parlementaires
Marina Tauber au cœur des opérations pro-russes en Moldavie avant les élections parlementaires

Marina Tauber au cœur des opérations pro-russes en Moldavie avant les élections parlementaires

26.09.2025 11:00
2 min de lecture

À l’approche des élections parlementaires du 28 septembre 2025, la Moldavie est plongée dans une tension politique accrue, tiraillée entre un cap européen et des projets revanchistes soutenus par la Russie. Après les vagues de sanctions de 2023–2024 et les enquêtes sur les ingérences illégales du Kremlin, les forces pro-russes tentent de restaurer leur influence via des rebranding politiques, des « paiements sociaux » et la mobilisation des segments protestataires, où Marina Tauber joue un rôle central.

Une figure clé des réseaux pro-Kremlin

Tauber n’est pas seulement une associée publique de l’oligarque exilé Ilan Shor : son action constitue un véritable hub opérationnel pour les réseaux pro-russes, combinant politique, argent liquide et sous-traitants pour la mobilisation de rue. Elle est secrétaire du comité exécutif du bloc « Pobeda/Victorie » lancé en avril 2024 à Moscou par Shor, visant à unir les successeurs du parti interdit « Shor » et à contrer la trajectoire européenne de Chisinau.

Sanctions internationales et poursuites judiciaires

Déjà expérimentée dans l’ingérence électorale, Tauber a été sanctionnée par les États-Unis le 23 février 2024 pour avoir facilité les tentatives de Shor de saper les processus électoraux. Le Canada l’avait également incluse dans son régime Special Economic Measures (Moldova) pour collaboration avec des réseaux d’influence russes. En décembre 2024, le Tribunal général de l’UE a confirmé l’inscription de Shor et Tauber sur la liste des sanctions pour organisation de manifestations anti-gouvernementales violentes, menaçant la souveraineté et la démocratie moldaves.

La procurature anti-corruption moldave reproche à Tauber falsification de rapports financiers, financement illégal par le groupe criminel dirigé par Shor et ingérence dans la justice. Le 11 juillet 2025, les procureurs du secteur Buiucani ont requis 13 ans de prison, l’interdiction d’exercer des fonctions publiques pendant cinq ans et la confiscation d’actifs d’environ 10 millions d’euros. Le jugement est prévu pour le 30 septembre 2025.

Détournements et gestion opaque des fonds russes

Le cas de Tauber révèle des détournements de fonds russes destinés aux opérations de déstabilisation, corroborés même par le FSB russe, selon NewsMaker. Des millions de dollars alloués à des « budgets protestataires » auraient disparu, représentant 50 à 70 % des sommes transitant via les canaux des curateurs russes entre 2023 et 2024.

Mécanismes de corruption et de mobilisation

Les fuites internes détaillent des schémas de pots-de-vin aux manifestants et électeurs, combinant budgets « blancs » pour la logistique, « gris » pour les rémunérations des coordonnateurs et paiements via crypto-monnaies converties en cash. La logistique incluait le transport centralisé des participants aux heures de pointe médiatique, garantissant l’image de colère populaire souhaitée par les médias.

Une illustration de la corruption politique à la russe

Le cadre légal européen qualifie ces activités de menace pour la souveraineté et la démocratie moldaves, tandis que les autorités locales considèrent Shor et ses associés comme une organisation criminelle. La rhétorique publique des structures proxy de Shor a évolué vers des « paiements sociaux » pour masquer les flux financiers, mais l’objectif reste identique : influencer les élections parlementaires du 28 septembre 2025, ciblant la PAS de Maia Sandu.

Le dossier de Marina Tauber illustre une projection de la corruption politique russe, où les opérations secrètes sont financées comme un service courant, avec une partie des budgets systématiquement détournée, reflétant un système bien huilé d’argent et d’exécutants.

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