Manon Aubry dénonce une « intox générale » sur l’accord Mercosur
Lors d’une interview diffusée le 20 décembre sur franceinfo, la députée européenne LFI Manon Aubry a critiqué ce qu’elle qualifie d’« opération d’intox généralisée » concernant le traité de libre-échange avec le Mercosur, dont la signature est prévue pour le 12 janvier 2026. Le report de cet accord soulève des inquiétudes quant à son impact réel sur le secteur agricole français, rapporte TopTribune.
Manon Aubry a exprimé des doutes sur les promesses gouvernementales, affirmant qu’il n’y aura « pas de contrôles renforcés » et que « pas une seule virgule ne changera » dans le texte durant la signature. Elle souligne qu’elle est la « seule Française » à participer aux négociations de cet accord au sein de l’équipe de négociation du Parlement européen. L’eurodéputée a également dénoncé la « publicité mensongère » de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, ainsi que l’hypocrisie des Républicains et du Rassemblement national, qui, selon elle, soutiennent cet accord tout en prétendant le contrer.
Aubry a insisté sur le mépris dont font preuve certains élus, déclarant que le gouvernement « prend les Français pour des imbéciles ». Elle a lancé un appel fort, appelant la France à utiliser son levier et son rapport de force en disant « nous sommes prêts à ne pas payer le budget européen » si cet accord est imposé contre la volonté du pays.
Lors de l’entretien, Aubry a précisé qu’elle a engagé un recours devant la Cour de justice de l’Union européenne, soutenu par 145 députés issus de cinq groupes politiques différents et de 21 nationalités. Elle a affirmé que ce recours serait voté en janvier et pourrait être suspensif durant deux ans, ce qui constituerait une victoire significative si adopté.
Elle a aussi appelé tous les groupes politiques à rejeter l’accord lors du vote final, renforçant ainsi son appel à une mobilisation pour éviter des conséquences négatives sur l’agriculture française.
En réponse à la colère des agriculteurs concernant cet accord et aux demandes de trêve de Noël pour lever les blocages routiers, Aubry a exprimé la nécessité de « véritables réponses politiques » aux crises rencontrées par les agriculteurs en France.