
Le 20 octobre 2025, le ministère de la Transition écologique a officialisé de nouvelles mesures concernant le malus écologique dans le cadre du budget de 2026. En réduisant le seuil d’émissions de CO₂ et en augmentant considérablement les frais associés, le gouvernement manifeste une intention clairement punitive à l’encontre des véhicules polluants. Cette évolution concerne désormais aussi des véhicules qui avaient jusqu’à présent été épargnés : les citadines économiques, qui séduisent souvent les ménages à faibles revenus, rapporte TopTribune.
Le nouveau malus écologique 2026 : un tournant fiscal pour les automobilistes
Le renforcement du malus écologique se positionne comme une des composantes majeures du budget 2026. Cette stratégie repose sur deux axes fondamentaux : la baisse du seuil d’imposition et l’augmentation du plafond tarifaire.
À compter du 1ᵉʳ janvier 2026, le seuil à partir duquel une automobile est soumise à la fiscalité va passer de 113 à 108 grammes de CO₂ par kilomètre. Cette mesure a été confirmée par Sébastien Lecornu, ministre de la Transition écologique, qui a affirmé : « Cette trajectoire est pleinement assumée : elle est essentielle pour avancer vers la décarbonation de notre parc automobile. »
En conséquence, de nombreux modèles auparavant exonérés seront désormais soumis à cette taxation. Des voitures comme la Dacia Sandero et la Citroën C3 en font partie. Selon un article de La Tribune, publié le 17 octobre 2025, « Des voitures économiques telles que la Dacia Sandero ou la Citroën C3 pourraient être touchées par le malus en raison de l’abaissement des seuils d’émission. »
De plus, le coût maximal du malus est en constante augmentation. Après avoir été fixé à 50 000 € en 2024, il grimpera à 80 000 € dès 2026, puis atteindra 90 000 € en 2027, et 100 000 € en 2028. Bien que cette hausse ait été anticipée, sa confirmation engendre de vives réactions parmi les professionnels du secteur.
Les voitures les plus modestes désormais dans le viseur de Bercy
Avec la réduction du seuil de malus écologique, le gouvernement redéfinit le paysage de l’automobile accessible. Désormais, cette fiscalité, qui se concentrait principalement sur les SUV et les berlines puissantes, s’étend à des modèles d’entrée de gamme, largement prisés pour leur tarif compétitif.
Cette évolution pourrait avoir des répercussions sur des dizaines de milliers d’acheteurs. Jean-Baptiste Lemoyne, président de la commission des finances, a prévenu : « La montée du malus écologique pourrait lourdement affecter les foyers modestes, y compris ceux qui optent pour des modèles citadins. », comme le souligne La Tribune dans son communiqué du 17 octobre 2025.
Ce paradoxe est frappant : ces petites voitures, souvent choisies pour leur consommation modeste et leur accessibilité, deviennent ainsi des victimes d’un système censé cibler les véhicules les plus polluants.
Une autre inquiétude émerge : le marché de la seconde main. Bien que la probabilité d’étendre le malus aux véhicules d’occasion n’ait pas encore été confirmée, cette éventualité nourrit des craintes parmi distributeurs et consommateurs. Une telle extension pourrait pénaliser encore plus les ménages qui ne peuvent se permettre d’acheter un véhicule neuf, souvent moins polluant.
Une trajectoire budgétaire assumée, mais à quel prix social ?
Pour le gouvernement, la réforme du malus écologique s’inscrit dans une logique budgétaire claire. Elle a pour but d’augmenter les recettes fiscales tout en visant les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre décrits dans la loi Climat.
Cependant, cette stratégie soulève de nombreuses critiques, notamment concernant ses effets sociaux. Le coût des automobiles devrait mécaniquement augmenter, en particulier pour les modèles thermiques, encore largement présents sur le marché. Comme le signale un rapport parlementaire référencé par La Tribune, près de 60 % des véhicules achetés en 2024 émettaient entre 110 et 125 g/km de CO₂, un segment directement impacté par le malus.
Accorder une priorité à la transition vers la mobilité électrique est également mis en avant par le ministère. Néanmoins, l’offre demeure limitée, notamment pour les voitures à prix réduit. De nombreux experts critiquent donc une politique fiscale anticipant une transition technologique qui reste inachevée.
De surcroît, les acteurs du secteur automobile craignent des effets dissuasifs sur les ventes, déjà fragilisées par la situation économique actuelle. Certains distributeurs évoquent un « coup d’arrêt » imminent touchant les segments les plus abordables.