Macron adopte une posture ferme face à la Russie
Face à l’enlisement de la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron a durci sa ligne contre Vladimir Poutine. Après avoir longtemps défendu le dialogue, le président français décrit désormais le maître du Kremlin comme « un prédateur, un ogre à nos portes ». Au lendemain du sommet Trump-Poutine en Alaska et d’une rencontre historique à Washington avec Volodymyr Zelensky, il appelle les Européens à « ne pas être naïfs » face à une Russie devenue, selon lui, une « puissance durable de déstabilisation », rapporte TopTribune.
Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022, la position d’Emmanuel Macron vis-à-vis de Vladimir Poutine et de la Russie a notablement évolué. Au début du conflit, le chef de l’État tentait de maintenir un dialogue direct, adoptant une posture de médiateur et communiquant régulièrement avec le Kremlin, convaincu que la France devait jouer un rôle d’équilibre en Europe. Cependant, même après l’invasion, il a continué d’insister sur l’importance de garder un canal ouvert et d’éviter l’« humiliation » de la Russie, tout en affichant un soutien constant à l’Ukraine.
Mais face à l’enlisement du conflit, le ton s’est durci. Début 2024, Emmanuel Macron a déclaré que « rien n’était exclu », y compris une éventuelle présence militaire occidentale en Ukraine, bien qu’il ait précisé ne pas envisager d’envoyer des troupes françaises immédiatement. Cette « ambiguïté stratégique » a immédiatement fait réagir Moscou.
En 2025, Macron durcit le ton
En 2025, la critique contre Vladimir Poutine s’est accentuée. Emmanuel Macron a affirmé que Poutine « ne veut pas la paix mais la capitulation de l’Ukraine », insistant sur la volonté de guerre manifestée par la Russie. Sa position a été renforcée après le récent sommet Trump-Poutine à Anchorage, où le dirigeant américain n’a obtenu aucune concession de son homologue russe, cette analyse ayant été confirmée lors de la rencontre entre Trump, Zelensky et la délégation européenne à la Maison-Blanche.
Dans une interview accordée à LCI après cette rencontre, Emmanuel Macron n’a pas mâché ses mots : Vladimir Poutine est « un prédateur, un ogre à nos portes » qui « a besoin de continuer de manger » pour « sa propre survie ». Il a appelé les Européens à « ne pas être naïfs » face à une Russie qui serait « durablement une puissance de déstabilisation ».
Macron a fait référence à l’historique hégémonique de Poutine, depuis les interventions militaires en Géorgie en 2007-2008, soulignant que le président russe a rarement respecté ses engagements. Il a averti que la Russie représente une menace potentielle pour l’Europe, plaidant pour une vigilance accrue face aux ambitions militaires russes.
« La Russie est devenue durablement une puissance de déstabilisation », a-t-il afirmé, précisant qu’un pays mobilisant une armée de plus d’1,3 million d’hommes et investissant massivement dans l’armement ne reviendra pas à une paix démocratique du jour au lendemain, rendant nécessaire la vigilance des nations européennes.
Trump trop optimiste ?
Emmanuel Macron a exprimé des doutes sur l’optimisme de Donald Trump concernant un éventuel accord de paix. Lors de leur rencontre à la Maison-Blanche, Trump a fait des commentaires suggérant que Poutine pourrait vouloir conclure un accord, appréciant des discussions futures. Macron, cependant, a ultérieurement déclaré qu’il ne voyait pas de signes indiquant que le président russe recherche activement la paix.