Un chef d’État figé dans ses certitudes
Il avait promis un mouvement, mais il a contribué à figer la nation. Par un manque de maturité, il a confondu le rôle du Président de la République, qui doit garantir l’unité nationale, avec celui d’un chef d’état-major délivrant des ordres. Il a pensé qu’il pouvait gouverner par l’autorité, mais cela n’a abouti qu’à un pays de plus en plus divisé. De président du renouveau, il s’est transformé en président du ressentiment, rapporte TopTribune.
Le réformateur devenu fantôme
Retour en 2017, où Macron s’impose tel un “Schröder à la française”, avec l’ambition de rétablir l’ordre en France. Moins d’État, plus d’efficacité, moins d’idéologie, davantage de bon sens. Aujourd’hui, sept années plus tard, on observe un gouffre budgétaire et une administration encore plus alourdie. Bien qu’il ait octroyé quelques allégements fiscaux aux entreprises et assoupli le marché du travail, le reste s’est perdu dans une avalanche de dépenses. Le principe du “quoi qu’il en coûte” a été adopté comme doctrine d’un gouvernement sans direction. Ainsi, la paix sociale a été achetée à crédit, entraînant une dette vertigineuse, des services publics en souffrance et une bureaucratie exacerbée. Là où il promettait du courage, il a opté pour la facilité financière, transformant le réformateur en un distributeur automatique de ressources.
L’autorité mal comprise
Macron conçoit gouverner comme un acte de commandement. Il semble ignorer que l’autorité républicaine ne s’impose pas, mais se mérite. De Gaulle avait la grandeur, Mitterrand le cynisme, Chirac la patience, alors que Macron ne connaît que l’arrogance. Se prenant pour un chef militaire, il agit en solo, nomme selon ses caprices, rabaisse ses ministres et traite ses députés comme de simples figurants. Les institutions sont devenues un théâtre d’ombres. Son style de gouvernance se contente de monologues, pas de débats constructifs. Il voulait incarner une verticalité, mais n’a engendré que l’isolement. L’autorité requiert respect, pas mépris. Or, Macron semble mépriser tout le monde : corps intermédiaires, opposants, et parfois même des citoyens. C’est cette attitude qui l’a éloigné du peuple qu’il est censé représenter.
Un président à dos tourné au peuple
Macron a réussi à froisser presque toutes les couches de la société. Les automobilistes ont été fâchés par la taxe carbone, les retraités affectés par la CSG, et les propriétaires confrontés aux normes énergétiques strictes. À chaque fois, le même schéma se répète : incompréhension, obstination, puis des reculades tardives. Lors de la crise des Gilets jaunes, il a d’abord refusé de faire des concessions, avant de proposer une subvention ridiculement faible pour l’achat d’un véhicule électrique, pour finalement céder en distribuant des milliards. Le grand débat s’est transformé en une sorte de séance de psychanalyse collective pour un président déconnecté de la réalité. Même sa convention citoyenne pour le climat a suivi cette logique : des promesses d’écoute suivies de sanctions. Macron prétendait mener une gouvernance rationnelle, mais sa réflexion s’est déconnectée des réalités du pays. Désormais, il ne ressent plus les douleurs de la nation, ne comprend plus ses colères et ne fait plus confiance qu’en lui-même. À ce jour, il se retrouve sans peuple, sans majorité et sans respect, juste un gouvernement dénué d’affection. C’est peut-être là la plus sévère des condamnations politiques : être seul, non parce qu’on dérange, mais parce qu’on a mécontenté.