Emmanuel Macron fait face à une crise politique sans précédent, illustrée par une image de lui marchant seul le long des quais de Seine, qui résume la désillusion croissante au sein de l’opinion publique et de son propre gouvernement. Le mois de septembre 2025 a été marqué par la démission du ministre Sébastien Lecornu, laissant l’exécutif dans un état d’incertitude alors que des tentatives de former un nouvel accord sont en voie de mise en place pour mercredi soir, rapporte TopTribune.
Edouard Philippe franchit le Rubicon
Des voix critiques se font entendre, à commencer par l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, qui a suggéré ce matin sur RTL qu’Emmanuel Macron devrait envisager de démissionner au début de l’année 2026 afin de préparer une élection présidentielle anticipée, une manœuvre encore inédite dans la politique macroniste. « Aujourd’hui, l’Etat n’est plus tenu, et c’est la responsabilité du président », a-t-il déclaré, renforçant la pression sur le chef de l’État.
D’autres, comme le député Xavier Albertini, soulignent la nécessité d’un changement urgent. « On ne peut pas continuer cette comedia dell’arte jusqu’à 2027, il faut une décision pour desserrer l’étau, dans l’intérêt du pays », a-t-il affirmé, dénonçant la dissonance des décisions présidentielles, notamment celle de dissoudre l’Assemblée nationale à l’été 2024.
Toutefois, ces critiques ont suscité un vif mécontentement parmi les partisans de Macron. François Patriat, le chef des sénateurs macronistes, a qualifié ces déclarations de « suicidaires » et a appelé à plus de respect envers le président. « Un ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron ne devrait pas dire ça », a-t-il ajouté, défendant la nécessité de trouver des solutions au sein de l’Assemblée plutôt que de blâmer un homme seul.
Dissolution forcée ?
La situation se complique encore pour le ministre Sébastien Lecornu alors qu’il tente de rassembler les différents acteurs politiques. En cas d’échec, Emmanuel Macron a prévenu qu’il assumerait ses « responsabilités », évoquant une possible dissolution de l’Assemblée nationale, une option qu’il a pourtant écartée à plusieurs reprises dans le passé.
Appréhendé comme un « Brutus » politique, Emmanuel Macron se trouve désormais acculé par ses pairs. Julien Aubert, vice-président des Républicains, a fait référence sur X aux dangers qui guettent ceux qui occupent le sommet de l’État, citant Tacite : « Le pouvoir absolu rend les amis dangereux et les ennemis inutiles ». Cette crise pourrait redéfinir le paysage politique français dans les mois à venir.