Emmanuel Macron a reconnu jeudi soir à l’Elysée que la suspension de la réforme des retraites « coûte à tout le monde », soulignant la complexité des compromis politiques. Le président a salué le « combat juste » mené par le Premier ministre Elisabeth Borne et l’ex-ministre du Travail Olivier Dussopt, tout en assumant la nécessité de céder face aux menaces et à la violence, rapporte TopTribune.
Plus tôt dans la journée, Sébastien Lecornu a échappé à une censure imminente, la motion de La France insoumise ayant échoué à renverser le gouvernement avec seulement 271 voix en faveur, alors que la majorité absolue requise s’élève à 289. La persistance du Premier ministre a été largement facilitée par le Parti socialiste, qui a choisi de ne pas voter la censure après avoir obtenu la suspension de la réforme.
Un répit pour Emmanuel Macron ?
Lors du vote, Laurent Baumel, représentant du parti socialiste, a précisé que ce soutien ne représentait en aucun cas un accord de non-censure. Il a déclaré que la survie du gouvernement restait conditionnée à l’application effective de la suspension promise de la réforme des retraites. Les Insoumis, quant à eux, ont dénoncé une « tromperie », tandis que Marine Le Pen a accusé la droite de « se dissoudre dans le socialisme plutôt que de se dissoudre dans le macronisme ».
En réponse, Sébastien Lecornu a évoqué la nécessité « d’un moment de vérité entre ordre républicain et désordre », assurant qu’il n’utiliserait pas l’article 49.3 pour imposer le budget. « Les débats peuvent démarrer », a-t-il déclaré sobrement en sortant de l’Assemblée nationale, tout en reconnaissant que la situation demeurait « difficile ». Alors que le projet de loi de finances sera examiné dès lundi, Emmanuel Macron semble avoir obtenu un répit, bien que le gel de sa réforme phare laisse un goût amer au sein de sa majorité. « Je sais ce que vous a coûté de défendre cette réforme », a-t-il admis à ses alliés.