La droite allemande est donnée favorite face aux sociaux-démocrates, dimanche lors d’un scrutin qui sera scruté avec attention et appréhension au sein de l’UE
En Allemagne, les élections fédérales sont organisées dimanche 23 février. La droite, représentée par la CDU/CSU, est donnée favorite face au SPD social-démocrate du chancelier sortant Olaf Scholz. Mais pas sûr qu’elle parvienne à remporter une majorité absolue au Bundestag, notamment du fait du poids croissant de l’extrême droite. Droite et gauche devront-elles une nouvelle fois former une coalition pour gouverner ? L’Union européenne aura les yeux braqués sur les résultats de l’élection, en espérant surtout que l’Allemagne renoue avec la stabilité politique.
Il y a un vide à combler, depuis novembre, lorsque la coalition gouvernementale de l’actuel chancelier Olaf Scholz a volé en éclats à Berlin. Le divorce entre les sociaux-démocrates et les libéraux allemands s’est produit au plus mauvais moment : au lendemain, littéralement, de l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis. L’Union européenne s’inquiète donc, depuis plus de trois mois, pour la stabilité politique au sein de son plus grand Etat-membre.
« Plus de stabilité sera bienvenue »
L’ancien secrétaire général du Parlement européen, Klaus Welle, lui-même proche de la droite allemande, espère que l’Allemagne pourra vite reprendre son rôle moteur au niveau européen : « Bien sûr, il y a 27 États membres, ce n’est pas le seul qui décide. Mais l’Allemagne a, traditionnellement, le rôle du fédérateur. Plus de stabilité en Allemagne et en France sera bienvenue aussi pour l’intégration européenne. »
Le retour de la stabilité en Allemagne est d’autant plus urgent face à Donald Trump. Le président américain met la pression sur les Européens avec ses droits de douane, alors que l’Allemagne s’est toujours très ouvertement affichée en faveur du libre-échange. Y compris sur les accords commerciaux comme celui avec le Mercosur, ce qui ne fait pas les affaires de la France.
« Pas vraiment de voix allemand, et c’est un problème »
Sur la question ukrainienne, le ministre allemand de la Défense sortant, la semaine dernière, a dit tout le mal qu’il pensait des discussions entamées « trop tôt », selon lui, entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Il y a aussi les visées expansionnistes du nouveau président américain sur le Groenland.
Autant de sujets majeurs qui rendent urgent, selon Yann Wernert, chercheur à l’Institut Jacques Delors à Berlin, le retour de la stabilité politique en Allemagne : « On voit qu’on est au milieu d’une tempête géopolitique, commerciale, économique… On n’a pas vraiment de voix allemande et c’est un problème au niveau européen. » Quel que soit le résultat de l’élection, dimanche prochain, les Européens espèrent qu’il permettra la formation d’une coalition gouvernementale solide, capable de durer le plus longtemps possible.