La gauche parisienne amorce son union, anticipant les élections municipales de 2026. Ce mercredi matin, David Belliard, candidat écologiste, a annoncé cette initiative sur France Info. Il a précisé que lui et Emmanuel Grégoire, du Parti socialiste, s’étaient accordés sur cette union, et a invité les militants à voter pour entériner ce choix, rapporte TopTribune.
Cette décision, attendue par les militants concernés, ne surprend pas compte tenu du soutien partagé en faveur de cette initiative, y compris par Ian Brossat du Parti communiste. Néanmoins, l’annonce a pris les observateurs de court, certains s’attendant à des primaires ou à un débat avant la déclaration d’un front commun. David Belliard, qui avait précédemment affirmé que « l’heure des Ecologistes » était enfin arrivée à Paris, se rallie maintenant derrière Emmanuel Grégoire.
Un « devoir de responsabilité » face à une droite « populiste »
David Belliard a souligné un « devoir de responsabilité » dans un contexte où la droite, qualifiée de « populiste et affairiste très brutale », pourrait remettre en cause les politiques de logement, de santé et de transport menées jusqu’ici. L’ombre de Rachida Dati, potentielle candidate de la droite, plane sur les municipales, augmentant la nécessité d’une union de la gauche.
Les défis ne se limitent pas à Dati; de nouvelles forces politiques, telles que Sophia Chikirou de La France insoumise, émergent également, suscitant des inquiétudes sur la perte de voix dans le camp de la majorité municipale. Avec des prévisions de 12% pour Chikirou dans les sondages, la compétition devient intense.
Se renforcer dès le premier tour
Un élu parisien de gauche a confirmé que cette union vise à limiter la dynamique de Dati et à réduire le risque de dispersion des voix. Il s’interroge sur l’éventualité d’un « vote utile » face à Dati, signifiant qu’une coalition unie pourrait empêcher l’élection adverse et garantir un minimum de 10% au premier tour pour assurer une présence au second tour.
La formation rapide de cet ensemble politique est perçue comme une résolution proactive envers les maladresses potentielles. Un candidat raté au premier tour, selon un membre de la gauche, aurait pu nuire à l’image de l’union. Cette nouvelle coalition peut également inciter d’autres partis, jusqu’ici silencieux, à rejoindre leurs rangs, avec des figures comme la députée ex-insoumise Danielle Simonnet exprimant leur volonté de participer.
Emmanuel Grégoire « mieux placé » pour diriger
La question se pose: pourquoi l’union derrière Emmanuel Grégoire? Eric Kerrouche, chercheur au Cevipof, explique que selon les sondages, une coalition solide pourrait recueillir jusqu’à 32% des voix. Comparativement, si Grégoire ou Belliard se présentent individuellement, ils pourraient obtenir respectivement 20% et 14%, démontrant que le PS reste un acteur clé à Paris. Grégoire pourrait, par conséquent, capter plus d’électeurs, malgré des performances moins favorables récentes pour les écologistes.
Kerrouche évoque également une dynamique défavorable pour les écologistes, avec un passé qui pourrait nuire à leurs chances après une vague d’élections en 2020. Les écologistes, pourtant, ne semblent pas abandonner leurs idéaux; des propositions écologistes sont intégrées dans le protocole d’accord, garantissant de futurs postes au Conseil de Paris et une mairie pour Belliard dans le 11e arrondissement, aux côtés de leurs quartiers déjà acquis.