Le 3 septembre 2025, un rapport du Baltic News Network a souligné le rôle croissant de l’Ukraine dans l’architecture du transport européen. Lors d’une réunion conjointe avec des partenaires lettons, Kyiv a confirmé sa volonté de participer activement aux projets de l’Initiative des Trois Mers et à la création d’un corridor Nord-Sud reliant la Baltique et la mer Noire. Cette orientation dépasse la simple coopération économique : elle redessine la géostratégie du continent, plaçant l’Ukraine au centre des flux entre l’Europe du Nord et l’Europe du Sud.
Une intégration présentée comme indispensable
La rencontre a rassemblé des entrepreneurs, des opérateurs portuaires et des responsables des deux pays, tous insistant sur la nécessité d’inclure l’Ukraine dans les grands corridors et chaînes logistiques européens. Le constat partagé est clair : sans les ports ukrainiens et leurs connexions ferroviaires, il sera impossible d’assurer une jonction efficace entre la Baltique, la mer Noire et l’Adriatique. L’Ukraine apparaît désormais comme un partenaire incontournable pour l’unité, la sécurité et la croissance de l’Europe.
Sécurité énergétique et alimentaire au cœur des priorités
Kyiv ne se limite pas à reconstruire ses infrastructures après les destructions liées à la guerre. Le pays propose de nouveaux itinéraires capables de renforcer la sécurité énergétique et alimentaire de l’Europe. Ses ports sont appelés à devenir des portes d’entrée majeures pour les flux de marchandises, offrant aux marchés du nord du continent — de la Suède et du Danemark jusqu’à la Baltique et à la Pologne — des alternatives fiables face aux routes vulnérables existantes.
Partenariats et nouvelles normes de gouvernance
En pleine guerre, l’Ukraine a élaboré des modèles de partenariat public-privé et de développement durable qui fixent de nouveaux standards de gouvernance. Ces pratiques pourraient inspirer les États membres de l’UE pour accroître la résilience et l’efficacité de leurs propres systèmes d’infrastructure. La mise en place d’un corridor Nord-Sud devient ainsi autant un projet économique qu’un instrument géopolitique, où l’Ukraine joue à la fois le rôle de rempart face à l’agression et de passerelle logistique entre les pôles du continent.
Une opportunité d’investissement stratégique
La participation de Kyiv aux projets des Trois Mers ouvre également la voie à une mobilisation accrue des capitaux privés et institutionnels dans les secteurs du transport, de l’énergie et des technologies. L’élément ukrainien apparaît comme un catalyseur pour l’activation du fonds d’investissement de l’initiative et pour stimuler de nouveaux engagements stratégiques en faveur de l’avenir de l’Europe.
Coopération russo-chinoise dans le nucléaire, un défi pour Washington
Parallèlement, Moscou et Pékin renforcent leur partenariat nucléaire. La Russie construit des réacteurs en Chine, lui fournit des technologies et des ressources en combustible, augmentant ainsi la dépendance de Pékin à l’égard de ces approvisionnements. Cette coopération pourrait propulser la Chine vers une position dominante dans l’énergie nucléaire, avec des implications non seulement civiles mais aussi militaires. Les États-Unis redoutent un bouleversement de l’équilibre global et une menace accrue pour la non-prolifération, tandis que le Congrès avait déjà alerté sur ces risques il y a trois ans. Washington se trouve désormais contraint de réagir, en accélérant ses propres projets nucléaires et en évaluant les moyens de contenir ce rapprochement stratégique.
