Lors du sommet Union européenne–Chine tenu à Pékin le 24 juillet 2025, les dirigeants européens ont lancé un appel pressant à la Chine pour qu’elle n’apporte aucun soutien matériel à la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine. Bruxelles insiste pour que Pékin n’aide en aucun cas à renforcer la base militaro-industrielle russe, avertissant que tout appui logistique ou technologique aggraverait l’instabilité régionale et mondiale.
Bruxelles appelle à une responsabilité globale face à l’agression russe
Le président du Conseil européen, António Costa, a appelé la Chine à utiliser son influence sur Moscou pour stopper l’agression contre l’Ukraine. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a souligné que toute assistance matérielle facilitant l’effort de guerre russe constituerait une violation grave du droit international. Elle a également rappelé que le transfert d’armes à la Russie depuis la Corée du Nord représentait une menace croissante pour la sécurité européenne et asiatique.
Les dirigeants européens ont mis en garde contre les conséquences globales de l’agression russe, affirmant qu’elle ne représente pas seulement un danger existentiel pour l’Ukraine, mais aussi une attaque directe contre l’ordre mondial fondé sur des règles.
Pékin poursuit une stratégie d’équilibre ambigu entre neutralité affichée et partenariat de fait
Du côté chinois, les autorités ont insisté sur la nécessité de prendre des « décisions stratégiques correctes », tout en déclarant que la coopération sino-russe ne visait pas de « tiers ». Cependant, l’UE soupçonne Pékin de se servir de la guerre en Ukraine pour renforcer son propre levier diplomatique face à l’Europe, notamment sur les dossiers commerciaux et sur la question de Taïwan. Selon les analystes, la Chine chercherait à échanger une position plus conciliante sur la guerre contre des concessions économiques de la part de l’UE.
Une coopération sino-russe qui fragilise les sanctions européennes
Selon les observateurs européens, la Chine agit de plus en plus comme un contrepoids géopolitique stratégique au bloc occidental. Si elle ne livre pas directement d’armes, elle contribuerait à renforcer les capacités de défense russes via la fourniture d’équipements, de technologies à double usage et de composants critiques. Ce soutien discret permettrait à la Russie de contourner les sanctions et de stabiliser son économie en pleine guerre.
Cette réalité inquiète Bruxelles, car elle réduit l’efficacité du régime de sanctions et prolonge le conflit. En parallèle, la rhétorique chinoise sur un « monde multipolaire » et la « sécurité sans logique de blocs » affaiblit la position unie des démocraties contre la guerre, tout en légitimant les récits du Kremlin sur la prétendue nécessité de « garantir sa sécurité ».
L’Europe souligne les responsabilités globales de la Chine
L’UE a fermement rappelé à la Chine son rôle de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et sa responsabilité dans la défense de la Charte des Nations Unies. Elle l’a appelée à faire preuve de leadership mondial pour la paix, au lieu d’alimenter indirectement la poursuite de la guerre. Pour Bruxelles, maintenir une position ambiguë revient à faciliter la prolongation du conflit et compromettre les fondements du droit international.