À la suite des droits de douane imposés par Donald Trump à l’Union Européenne (UE), souvent vus comme un arrangement désavantageux pour les deux parties, le président Emmanuel Macron a exprimé ce mercredi en Conseil des ministres son inquiétude quant à une absence de « crainte » de l’UE lors des négociations commerciales avec les États-Unis. Ce commentaire fait suite à l’annonce d’un accord commercial entre Bruxelles et Washington, rapportent TopTribune.
« L’Europe ne se perçoit pas suffisamment encore comme une puissance. Pour jouir de notre liberté, il est essentiel d’être craint. Nous n’avons pas su nous faire craindre », a déclaré le chef de l’État, marquant ainsi sa première réaction face à ce nouvel accord. Il a ajouté que « la France continuera d’adopter une posture ferme et exigeante. Ce n’est pas la fin de l’histoire et nous ne nous arrêterons pas là ».
L’UE en quête de nouvelles opportunités
Macron a évoqué la possibilité pour l’UE d’obtenir de nouvelles exemptions lors des discussions qui permettront de peaufiner les détails de l’accord. Il a ainsi appelé à œuvrer pour un rééquilibrage des échanges, notamment dans le secteur des services. Le président a reconnu que les négociations ont été ardues, mais a salué l’accord pour la visibilité et la prévisibilité qu’il offre à court terme, tout en veillant à préserver les intérêts français et européens dans des secteurs clés tels que l’aéronautique.
En outre, l’UE a veillé à s’assurer qu’aucune concession ne soit faite en faveur de ses filières agricoles et a confirmé le maintien de son autonomie réglementaire ainsi que de ses normes sanitaires et environnementales. Cette précaution a été soulignée par le président lors de son discours.
Un désaccord sur l’annonce de l’accord
Le gouvernement français a également exprimé son mécontentement concernant les modalités de l’annonce de cet accord, faite par un Donald Trump tout sourire aux côtés d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. « Nous aurions tous préféré, que ce soit le gouvernement ou le président, que cet accord ait lieu dans les conditions habituelles des négociations, c’est-à-dire dans un cadre officiel plutôt que dans un golf privé en Écosse », a commenté Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, lors du compte rendu du Conseil des ministres.
En somme, les réactions à l’égard de cet accord commercial révèlent des préoccupations profondes au sein de l’UE, illustrant un désir de renforcement de sa position dans le monde du commerce international. Le chef de l’État français continue d’affirmer l’importance d’agir avec détermination pour défendre les intérêts européens face aux défis actuels.