Une exposition budgétaire a rarement provoqué un tel bouleversement sur la scène politique. En présentant, mardi, un projet d’économies d’ampleur pour assainir les comptes publics, François Bayrou a non seulement esquissé un effort sans précédent, mais a également ravivé les tensions politiques. Face à ce que certains décrivent comme une « purge », les appels à la censure se multiplient tant à droite qu’à gauche, alors que la majorité s’efforce de soutenir « un plan juste et nécessaire ». Pour Marc Fesneau (MoDem), c’est un « moment de vérité » qui se dessine, saluant « un effort réparti avec justice et exactitude », rapporte TopTribune.
Néanmoins, l’opposition perçoit la situation différemment. Le Rassemblement National (RN) dénonce une agression contre « les Français, les travailleurs et les retraités ». Marine Le Pen a exprimé son indignation, déclarant que « ce gouvernement préfère s’attaquer aux citoyens plutôt que de lutter contre le gaspillage ». Elle a promis de déposer une motion de censure si François Bayrou ne modifie pas sa proposition. Son collègue Jordan Bardella a critiqué la décision de réduire les jours fériés, qu’il considère « chargés de sens », y voyant « une provocation » et « une attaque contre la France du travail ».
La gauche exige la démission de Bayrou
Pour sa part, Eric Ciotti (UDR) a accusé le gouvernement de franchir « toutes les lignes », qualifiant les mesures de « sang et de larmes pour les Français ». À droite, bien que les critiques soient plus nuancées, elles demeurent sévères. Xavier Bertrand (LR) a avancé que ce sont « les classes moyennes » qui seront les premières impactées, pointant du doigt les annonces comme un « contresens de plus ».
Du côté de la gauche, les appels à la démission de Bayrou se font entendre. Jean-Luc Mélenchon a déclaré « Il faut faire partir Bayrou », accusant l’exécutif de faire payer le plus grand nombre pour préserver les plus riches. Mathilde Panot (LFI) a dénoncé une « politique de malheur », annonçant une censure face à ce qu’elle décrit comme une « guerre sociale » lancée par Matignon.
Quel sens politique derrière ces mesures ?
Sur X, François Ruffin (Debout) a dressé la liste des victimes potentielles du budget, mentionnant « les malades ciblés, les retraités visés, les précaires fragilisés », s’indignant de l’absence d’efforts demandés aux grandes fortunes et aux multinationales. Il a même évoqué une « année noire ». Les écologistes partagent également leurs inquiétudes. Marine Tondelier questionne le sens politique de la suppression du 8 mai, soulignant l’absurdité d’effacer une journée dédiée à la victoire contre le nazisme.
Du côté des socialistes, Boris Vallaud critique un budget « ni sérieux, ni efficace, ni juste », tandis qu’Olivier Faure met en avant « la violence des mesures dont le cumul va frapper très durement les familles ». Il a ajouté que, dans les conditions actuelles, « la seule perspective possible est la censure ». En outre, le communiste Ian Brossat rejette totalement ce qu’il considère comme « quarante années de politique sans résultats », incitant les Français à « trimer davantage sans en voir les bénéfices ».