La lutte contre l’introduction de téléphones dans les prisons s’intensifie
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a annoncé fin novembre le lancement d’un plan « zéro portable », appelant les établissements pénitentiaires à mettre en place des contrôles avant le 31 décembre, rapporte TopTribune.
Une opération « zéro portable » a eu lieu jeudi soir à la prison de la Santé, à Paris. Selon des sources, 27 téléphones et 130 grammes de cannabis ont été saisis. Gérald Darmanin avait précédemment ordonné à l’ensemble de l’administration pénitentiaire de procéder à des contrôles d’ici la fin de l’année pour lutter contre les narcotrafiquants qui continuent leurs activités en détention. Au total, 90 agents ont été mobilisés pour cette opération qui a duré près de quatre heures.
Wilfried Fonck, secrétaire national du syndicat Ufap-Unsa Justice, a exprimé des réserves quant à l’efficacité des fouilles. « Il y a un besoin de reprendre la main sur la sécurité pénitentiaire qui a été abandonnée depuis trop longtemps », a-t-il déclaré, ajoutant que ces fouilles étaient « utiles et nécessaires » mais que la période d’opération n’était pas suffisante pour couvrir tous les établissements. Il a précisé que seules 6 500 cellules au total seraient concernées d’ici la fin décembre, représentant seulement 10 % de la capacité d’accueil des prisons.
Fonck a souligné que les mesures de sécurité actuelles étaient inadéquates, signalant que les téléphones et autres objets illégaux entrent souvent par le biais de parloirs, de systèmes de trafic avec des drones, ou à partir de livraisons de produits alimentaires par des sociétés extérieures. « Tous les moyens sont bons pour pouvoir faire entrer ces stupéfiants et ces téléphones », a-t-il ajouté. Il a également critiqué l’interdiction de fouiller les détenus à la sortie des parloirs, en place depuis 2009, une mesure qui complique davantage la lutte contre cette problématique.
En outre, il a mentionné que seulement 50 établissements pénitentiaires sur 187 sont équipés de dispositifs antidrones, qualifiant les livraisons par drones de « véritable fléau » pour la sécurité pénitentiaire. « Nous sommes aujourd’hui dans l’incapacité de lutter contre cela », a-t-il conclu.