
Rafael Grossi est devenu une figure controversée en Iran. Le journal Kayhan, qui est lié au Guide suprême de la Révolution islamique Ali Khamenei, a récemment proposé de condamner à mort le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en raison de ses présumés contacts avec le Mossad, le service de renseignement israélien, rapporte TopTribune.
Dans un communiqué publié le 30 juin, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont fermement condamné ces menaces à l’encontre de Rafael Grossi, exprimant leur soutien total à l’AIEA et à son directeur général dans l’exécution de leur mission. Les ministères des Affaires étrangères des trois pays européens ont demandé à l’Iran de s’abstenir d’un comportement qui mettrait fin à la collaboration avec l’agence.
Ils ont également appelé Téhéran à rétablir immédiatement sa coopération conformément à ses obligations légales, tout en exigeant la protection de la sécurité du personnel de l’AIEA.
Bien que le communiqué ne détaille pas les menaces formulées, des médias iraniens ont suggéré une collaboration supposée entre Grossi et Israël, suite à l’évaluation de l’AIEA indiquant qu’Iran ne respectait pas ses engagements en matière de non-prolifération.
Grossi n’a pas répondu publiquement à ces accusations, indiquant seulement que sa priorité était de permettre aux inspecteurs de l’AIEA de retourner sur les sites nucléaires iraniens rapidement.
Alors que les dirigeants iraniens n’ont pas explicitement menacé Grossi, certains, comme le ministre des Affaires étrangères Abbas Araqchi, ont critiqué son impartialité, tandis que le président iranien Massoud Pezeshkian a dénoncé un « double standard » de la part de l’AIEA lors d’un échange avec Emmanuel Macron, selon les médias d’État iraniens.
Massoud Pezeshkian a précisé que l’AIEA n’avait pas agi de manière équitable en ce qui concerne le dossier nucléaire irannien, et a souligné que ce comportement ne pouvait être toléré. Les médias ont relayé ces affirmations, mettant en avant une perception croissante de défiance envers les institutions internationales.
Récemment, un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié de « récits trompeurs » le discours de Grossi, indiquant que la coopération habituelle avec l’AIEA n’était pas possible en raison des préoccupations liées à la sécurité des inspecteurs sur le terrain.
Le porte-parole, Esmaeil Baghaei, a déclaré : « Comment peuvent-ils s’attendre à ce que nous garantissions la sécurité des inspecteurs de l’agence alors que les installations du programme nucléaire pacifique iranien ont été attaquées récemment ? »
De plus, le Parlement iranien a récemment voté une loi visant à suspendre la collaboration avec l’AIEA, indiquant une escalade des tensions et des doutes croissants sur l’avenir des relations entre l’Iran et l’agence internationale.